Economie positive: La France enregistre des résultats plutôt négatifs
DEVELOPPEMENT•Jacques Attali a dévoilé ce mercredi le classement 2014 des pays de l’OCDE selon leur altruisme…Nicolas Beunaiche
La France manque encore de «positive attitude». C’est la conclusion qui ressort du classement 2014 établi, à l’initiative notamment de Jacques Attali, en fonction de l’indice de positivité de l’économie. Dix-huitième sur 34 au sein de l’OCDE, la France gagne certes une place par rapport à 2013, mais elle perd aussi deux points dans un classement toujours dominé par les pays d’Europe du Nord, la Norvège en tête.
Pour rappel, cet indice vise à mesurer «la capacité d’un pays à placer l’altruisme au cœur de ses priorités: altruisme entre les générations, entre les territoires et entre les acteurs de la société», a détaillé Jacques Attali ce mercredi matin, lors de la présentation du classement dans le cadre du Positive Economy Forum. Pour cela, il prend en compte 29 critères de valeur égale, parmi lesquels la croissance, mais aussi les inégalités de revenus, la confiance et la tolérance ou encore la qualité de l’eau.
Jacques Attali appelle à «l’optimisme»
Résultat: si la France est qualifiée de «bonne élève qui doit relever des défis», elle reste tout de même engluée dans la seconde partie du classement, devancée par des nations comme l’Islande, l’Irlande, la Belgique ou les Etats-Unis. Elle n’apparaît ainsi jamais dans le top 10 des trois sous-classements en fonction du type d’altruisme, ce qui reflète tout autant ses performances homogènes que son manque de points forts.
Certes, la France progresse bien dans les indicateurs reflétant la qualité des infrastructures, le dynamisme économique, l’attractivité auprès des étudiants étrangers ou encore le sentiment de liberté - «la plus forte hausse de l’OCDE», souligne Cédric Baecher, le rapporteur général de l’indice. Mais elle perd aussi des points sur d’autres critères. Ses résultats se dégradent par exemple dans les domaines de l’éducation et de la solidarité, le pays affichant l’un des plus mauvais scores en matière de reproduction des inégalités. «Ainsi, chez nous plus qu’ailleurs, interpelle le Manifeste pour une société positive, le niveau scolaire est nettement corrélé au revenu des parents.»
Pour autant, malgré ces résultats plutôt négatifs, Jacques Attali appelle la France à faire preuve d’«optimisme». «Etre positif, ce n’est pas se voiler la face. C’est prendre conscience des difficultés pour tenter de les surmonter», assène l’ancien conseiller de François Mitterrand. «Ces nouveaux résultats appellent à une prise en compte renforcée du long terme dans les politiques publiques», ajoute-t-il. C’est le sens du rapport qu’il a remis en 2013 au président de la République, et l’objectif que les fondateurs du Positive Economy Forum ont donné aux rencontres prévues du 24 au 26 septembre au Havre. Manuel Valls, Ségolène Royal et Emmanuel Macron y sont notamment attendus.