Le taux de pauvreté baisse un peu en 2012... les niveaux de vie aussi
RESSOURCES•Le taux de pauvreté s'élève désormais à 13,9% de la population contre 14,3% un an plus tôt...B. de V. avec AFP
Une bonne nouvelle en trompe l'oeil. Le taux de pauvreté a légèrement reculé en 2012, mais dans un contexte de baisse générale des niveaux de vie et de hausse du chômage, qui a notamment affecté les familles monoparentales, souligne mardi une étude de l'Insee.
En 2012, 8,5 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté monétaire, fixé par convention à 60% du niveau de vie médian de la population, qui s'élève à 987 euros par mois. Elles étaient 8,7 millions sous ce seuil en 2011.
Moins de 784 euros par mois, au plus bas en 8 ans
Le taux de pauvreté s'élève désormais à 13,9% de la population contre 14,3% un an plus tôt, précise l'Institut national de la statistique. Mais ce recul du taux de la pauvreté s'inscrit dans un contexte où le niveau de vie médian a reculé lui-même de 1% par rapport à 2011. En 2012, la moitié de la population vit avec plus de 1.645 euros par mois, l'autre avec moins.
La moitié des personnes vivant sous le seuil de pauvreté disposent de moins de 784 euros par mois soit, en euros constants, un niveau qui n'a jamais été aussi bas depuis 2006. Selon les statistiques officielles, l'intensité de la pauvreté augmente donc nettement» et les personnes pauvres sont globalement plus éloignées du seuil de pauvreté.
La part des chômeurs augmente, celle des familles monoparentales aussi
La composition de la population la moins favorisée se modifie d'ailleurs un peu puisque parmi les adultes pauvres, la part des chômeurs augmente.
Les familles monoparentales sont particulièrement touchées par la pauvreté: leur part dans la population pauvre passe ainsi de 20,6% en 2011 à 22,3% en 2012. Leur niveau d'activité moyen diminue de 5%, si bien que «la pauvreté s'accroît fortement parmi les mères de familles monoparentales», relève l'Insee.
A l'inverse, la part des retraités a diminué parmi les adultes pauvres. Leur niveau de vie médian a augmenté de 0,3% en euros constants en 2012, contre une baisse de 1,3% pour les actifs. Cette amélioration s'explique notamment, selon l'Insee, par la revalorisation des pensions intervenue en 2012 et par la hausse de l'allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), entamée à partir de 2007.
Les revenus des plus pauvres les plus affectés... avec ceux des plus aisés
Les inégalités, qui s'étaient creusées en 2011, se sont un peu réduites en 2012 pour revenir à leur niveau de 2010. Ainsi les 10% des ménages les plus riches disposent d'au moins 37.430 euros par an, soit 3,5 fois plus que les 10% des plus modestes. Ils gagnaient 3,6 fois plus que les plus pauvres en 2011.
Si les niveaux de vie ont baissé pour tout le monde, la baisse est un peu plus prononcée dans ces deux catégories de la population, précise l'Insee. Les personnes les plus aisées ont en effet subi une baisse des revenus du patrimoine et des hausses d'impôts. A l'autre extrémité, les revenus des Français les plus pauvres ont été affectés par la hausse du taux de chômage et par le fait que les montants moyens des prestations sociales ont globalement évolué moins vite que l'inflation.