Hollande met en garde à son tour un risque de déflation en Europe
Le président François Hollande met en garde contre un "vrai risque déflationniste en Europe", et souhaite que l'Allemagne affiche un "soutien plus ferme à la croissance", dans des propos tenus au Monde dimanche, publiés lundi par le quotidien.© 2014 AFP
Le président François Hollande met en garde contre un «vrai risque déflationniste en Europe», et souhaite que l'Allemagne affiche un «soutien plus ferme à la croissance», dans des propos tenus au Monde dimanche, publiés lundi par le quotidien.
«Il y a un vrai risque déflationniste en Europe : en France, l'inflation n'a jamais été aussi basse», déclare le chef de l'Etat.
«Or, si une faible croissance pèse sur les rentrées fiscales, une faible inflation a également des conséquences budgétaires négatives sur les recettes comme sur la dette. Beaucoup va dépendre du niveau de l'euro qui a baissé ces derniers jours mais encore trop peu. La Bundesbank est consciente du problème, comme le montre son souhait de voir les salaires augmenter en Allemagne de 3%. Quant à la Banque centrale européenne, elle doit prendre toutes les mesures nécessaires pour injecter des liquidités dans l'économie. Je sais qu'elle y réfléchit», poursuit François Hollande.
Avant de quitter Liège où il participait à des commémorations de la Première Guerre mondiale, François Hollande a de nouveau mis en garde contre le «risque» de déflation.
«Certains pourraient s'en réjouir en se disant qu'il n'y a plus de hausse des prix, mais cela signifie qu'il y a une tendance aussi à produire moins que ce qui est attendu, qui est nécessaire», a-t-il observé.
«Cela veut dire aussi que la croissance n'est pas là», a encore noté le président français, soulignant que «parfois, il faut un peu plus d'inflation pour qu'il y ait beaucoup plus de croissance».
François Hollande déclare aussi dans les colonnes du Monde qu'il attend de l'Allemagne «un soutien plus ferme à la croissance».
«Ses excédents commerciaux et sa situation financière lui permettent d'investir davantage. C'est le meilleur service que l'Allemagne peut rendre à la France et à l'Europe», fait-il valoir.
«Ce que nos amis allemands doivent entendre, c'est qu'il y a des pays en déficit -la France en est un- (...) qui doivent faire des efforts pour redresser leurs comptes et pour améliorer leur compétitivité» et «des pays qui sont en excédents parce qu'ils ont fait des réformes il y a dix ans que la France n'avait pas faites à l'époque», a-t-il développé à Liège.
«Eh bien, ces pays là peuvent soutenir la consommation, soutenir la demande, augmenter les salaires, faire davantage d'investissements pour qu'il puisse y avoir plus de croissance en Europe», a-t-il encore ajouté.
M. Hollande souhaite par ailleurs dans son entretien au Monde que Berlin s'engage plus fortement à l'international. «La France a toutes les raisons de souhaiter une Allemagne plus présente sur la scène mondiale», dit-il. «Nous n'avons pas vocation à agir seuls. Je suis favorable à un partage de la responsabilité sur le plan politique, militaire et budgétaire».
Lundi soir, le vice-président du Front National (FN) Florian Philippot a estimé que François Hollande faisait preuve de sa «soumission totale à l'Allemagne de Mme Merkel».