Stagnation de l'emploi intérimaire: «L’intérim est précurseur d’embauche directe»
INTERVIEW•L’intérim stagne en juin, après dix mois de baisse, un signe positif pour François Roux, délégué général de Prism’emploi…Propos recueillis par Bertrand de Volontat
L’emploi intérimaire enregistre au mois de juin une stagnation (0,0 %). La croissance de 3,7 % dans le tertiaire et de 2,6 % dans l’industrie reste modérée et la forte baisse enregistrée dans le BTP se poursuit (-15,9 %), selon le baromètre Prism’emploi. Après un huitième mois de hausse du nombre d’actifs inscrits à Pole emploi publiés ce vendredi, François Roux, délégué général de Prism’emploi, analyse pour 20 Minutes les signes qu’il faut voir d’une stabilisation de l’intérim.
La stagnation est-elle une bonne nouvelle?
Après 10 trimestres de baisse d’affilée, c’est la première pause, avec notamment de bons résultats pour l’intérim chez les ouvriers non qualifiés. Seul le BTP pèse dans la remontée des chiffres de l’intérim avec des effectifs en repli de 15,9 %. Autrement ils sont bons dans le transport (+0,9 %), le commerce (+6,7 %) et l’industrie (+2,6 %). Il y a un frémissement, léger mais notable. Tout dépend du secteur d’activité mais également des régions.
Selon un rapport de l’Unedic, 12 % des allocataires de l’assurance chômage inscrits fin 2013 l’étaient après la fin d’un intérim. Est-ce un mauvais signe?
Non, l’intérim est logiquement précurseur d’embauche directe, il préfigure des tendances du recrutement. C’est un indicateur intermédiaire, donc une stagnation est un signe positif pour le futur. Toutefois, les chiffres en cours du mois de juillet ne sont pas fameux mais l’intérim devrait encore être stable.
Cette stagnation est-elle surprenante?
Il y a un niveau en dessous duquel on ne peut pas descendre. Notamment dans les transports, il y a des seuils qui ne peuvent pas être dépassés car l’activité a besoin de l’intérim pour tourner, ce qui explique ce semblant de reprise.