Google: hausse des volumes publicitaires et des revenus au 2e trimestre
Le géant internet américain Google a vu ses revenus progresser plus que prévu au deuxième trimestre, profitant d'une forte hausse de ses volumes de publicités, ce qui a éclipsé des bénéfices moindres qu'espéré.© 2014 AFP
Le géant internet américain Google a vu ses revenus progresser plus que prévu au deuxième trimestre, profitant d'une forte hausse de ses volumes de publicités, ce qui a éclipsé des bénéfices moindres qu'espéré.
Le directeur financier, Patrick Pichette, a mis en avant lors de la téléconférence de présentation des résultats jeudi la croissance «saine» du chiffre d'affaires, qui a grimpé de 22% sur un an à 16 milliards de dollars, un peu mieux que les 15,6 milliards que visaient en moyenne les analystes.
Google a notamment vu grimper de 25% les clics sur des publicités publiées sur ses sites. Cet indicateur est très suivi car c'est quand les internautes cliquent que le groupe est payé par les annonceurs.
Cela a contre-balancé un nouveau recul de 6% du prix moyen par clic, sur une pente baissière depuis maintenant environ deux ans.
Les analystes expliquent cette tendance par l'essor des connexions à internet depuis des appareils mobiles comme les smartphones, pour lesquels la publicité est généralement facturée moins cher car les annonceurs ont du mal à évaluer son efficacité et tâtonnent encore sur les formats à adopter.
Google ne détaille pas la part de ses revenus tirés du mobile.
«L'opportunité de revenus (dans le mobile) est phénoménalement élevée», d'autant «qu'avec l'augmentation de la pénétration des smartphones, les gens passent de plus en plus de temps à y chercher des choses», a toutefois réaffirmé Nikesh Arora, un membre de l'équipe dirigeante chargé des activités opérationnelles.
M. Arora accompagnait depuis dix ans la croissance de Google mais son départ pour le groupe de télécoms japonais Softbank a été annoncé jeudi. Ses fonctions au sein du géant internet seront assurées «pour l'instant» par Omid Kordestani, qui avait supervisé dans le passé les équipes commerciales de Google, a précisé le groupe dans son communiqué.
- Bénéfices décevants -
Google détaillait pour la première fois ce trimestre l'évolution des deux indicateurs clés pour son activité publicitaire en séparant les annonces publiées sur ses propres sites (Google Search, YouTube, Maps, Finance...) de celles diffusées sur des sites internet tiers par ses régies publicitaires.
Ces données semblent confirmer la solidité du coeur de métier du groupe, puisque ses propres sites affichent une progression plus forte que la moyenne pour le volume de clics (+33%) et une baisse plus limitée de leur coût unitaire (-7%) que les sites tiers (respectivement +9% et -13%).
M. Pichette a aussi mis en avant la progression des ventes d'applications mobiles et de contenus numériques de la boutique en ligne Google Play, qui est en train de devenir aux côtés de YouTube une très importante source de recettes: en début de semaine, les analystes de Credit Suisse les chiffraient potentiellement à plusieurs milliards de dollars.
M. Arora a aussi reconnu que Google Play, qu'il a comparé à «une très bonne colle», était un outil efficace pour attacher les consommateurs à l'écosystème constitué autour de son système d'exploitation Android, utilisé par de nombreux fabricants dans le monde à commencer par le sud-coréen Samsung.
Mais à côté de son coeur de métier, Google investit aussi beaucoup dans des activités annexes, comme les voitures sans chauffeur, la robotique, la fibre optique, les accessoires connectés comme ses fameuses lunettes Google Glass, ou encore récemment les lentilles intelligentes avec un accord annoncé cette semaine avec le groupe pharmaceutique Novartis.
«Google ressemble de plus en plus à un conglomérat», note Brian Wieser du cabinet Pivotal Research Group, qui met en garde contre la moindre rentabilité de ces nouvelles activités.
Le bénéfice net trimestriel a d'ailleurs progressé bien moins vite que le chiffre d'affaires, de seulement 6% à 3,4 milliards de dollars, et le bénéfice par action, qui sert de référence à Wall Street, est ressorti à 6,08 dollars, soit 16 cents de moins qu'espéré en moyenne par les analystes.
Dans les échanges électroniques suivant la clôture de la Bourse de New York, l'action Google gagnait 1,04% à 579,70 dollars vers 22H45 GMT.