INTERVIEWPSA Peugeot Citroën: «C’est un bon début, mais il y a encore beaucoup à faire»

PSA Peugeot Citroën: «C’est un bon début, mais il y a encore beaucoup à faire»

INTERVIEWKlaus Paur, directeur de la recherche automobile pour le cabinet Ipsos, analyse le rebond des ventes annoncé ce mardi par le constructeur français...
Claire Planchard

Propos recueillis par Claire Planchard

PSA est-il déjà de «retour dans la course», comme l’ambitionnait le plan stratégique (Back in race) de son nouveau président du directoire Carlos Tavares dévoilé en avril. En tout cas, le moteur commercial semble relancé: jeudi, pour la première fois depuis 2010, le constructeur automobile français a annoncé une hausse de ses ventes (+5,5 %) au premier trimestre 2014. Klaus Paur, directeur de la recherche automobile pour le cabinet Ipsos, explique toutefois pourquoi il ne faut pas encore crier victoire.

Ce rebond des ventes de PSA traduit-il déjà le succès de l’alliance de PSA avec Dongfeng officialisée en mars?

Il est encore trop tôt pour attribuer cette hausse des ventes à l’alliance PSA/Dongfeng. Il y a toutefois des progrès importants qui peuvent avoir été accélérés par la collaboration avec Dongfeng et notamment l’annonce de l’ouverture d’une quatrième usine en Chine.

Le repositionnement des marques Peugeot ou DS sur le segment premium prisé en Chine a-t-il pu jouer?

Sans doute, notamment pour la marque DS qui était jusque-là encore fortement liée à Citroën avec la présence du logo à chevron sur la calandre. Cela a aujourd’hui été changé en Chine avec le nouveau modèle DS5. C’est important car la perception de Citroën était «mainstream». Cela ancre davantage DS comme une marque premium.

Ce retour de la croissance est-il selon vous durable?

La croissance est encore vulnérable dans la mesure où elle est tirée par la Chine, où la croissance reste plus forte qu’ailleurs, et par l’Europe, où notamment le marché espagnol repart, alors que d’autres marchés importants pour PSA sont en baisse (Brésil, Russie). La Chine semble solide, cela dépendra beaucoup de la façon dont l’Europe va se développer.

Les faiblesses du marché sud-américain et russe sont-elles inquiétantes?

A long terme, la Russie et le Brésil sont des marchés de croissance. Ils ne doivent pas être négligés aujourd’hui et des mesures doivent être prises pour être bien placés sur ces marchés quand ils repartiront

Cette performance commerciale est-elle de bon augure pour ses résultats financiers semestriels qui seront présentés le 30 juillet?

C’est un bon début, mais il y a encore beaucoup à faire pour mettre en œuvre le plan stratégique 2014-2018 «Back in the Race», qui prévoit notamment une consolidation de sa gamme.