LMDE, première mutuelle étudiante, sous administration provisoire
LMDE, première mutuelle des étudiants, a été placée sous ...© 2014 AFP
LMDE, première mutuelle des étudiants, a été placée sous administration provisoire par l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), a annoncé lundi sa direction, qui veut faire appel devant le Conseil d'Etat de cette décision qu'elle estime injustifiée.
La mutuelle était sous surveillance depuis l'automne 2013 suite à des difficultés financières. Son placement sous administration provisoire remonte à jeudi et a été décidé à cause d'un manque de fonds propres, a expliqué la directrice de LMDE, Vanessa Favaro.
«Sur le fond, on a un peu de mal de comprendre (...) sachant qu'on est dans une procédure de contrôle et de redressement des comptes depuis un an et demi et que c'est en constante amélioration», a-t-elle déclaré à l'AFP.
«L'ACPR nous met sous administration provisoire en nous reprochant notre manque de fonds propres, mais ce sont les mêmes qui, il y a 14 ans, nous ont créé sans fonds propres (avec la liquidation de la MNEF, NDLR)», a réagi le syndicat Unsa-LMDE.
«Cette décision intervient soit trop tard soit trop tôt, puisque nous sommes en négociations avec la MGEN», a-t-il ajouté.
Les comptes de la mutuelle sont passés dans le rouge fin 2012 après un plan social. La LMDE a ensuite engagé une procédure d'adossement à la MGEN (Mutuelle de l'éducation nationale) pour améliorer sa solidité financière.
L'ancienne directrice générale de la mutuelle Unéo, Anne-Marie Cozien, a été nommée administratrice provisoire de la LMDE pour un an.
La mesure intervient au moment où commencent les procédures d'inscription universitaire, et avec elles, l'affiliation à une mutuelle étudiante.
«A la veille d'une campagne de rentrée, cette décision de mise sous administration provisoire est mortifère pour les salariés de la LMDE qui se battent depuis 14 ans pour faire vivre leur entreprise», dénonce l'Unsa-LMDE.
La décision de l'ACPR «ne remet pas en cause le remboursement des soins aux étudiants, qui est garanti et continuera à être assuré», ont indiqué dans un communiqué le ministre de l'Education, Benoît Hamon, et ses homologues des Affaires sociales et des Finances, Marisol Touraine et Michel Sapin.
«Le gouvernement soutient le processus de rapprochement de la LMDE et de la MGEN», avec pour objectif que cette démarche permette «la levée rapide de la mesure conservatoire décidée le 27 juin par l’ACPR, en l’accompagnant notamment de mesures de simplification relatives aux conditions de gestion du régime étudiant», ont ajouté les trois ministres.
Une affiliation des étudiants sur plusieurs années, au lieu d'une affiliation annuelle, est notamment une piste de travail, selon une source proche du dossier.