Cinq choses à savoir sur les Français et leur argent
EPARGNE•Comment les Français placent-ils leur argent? Une étude de l'Autorité des marchés financiers (AMF) répond à la question...Céline Boff
Êtes-vous in dans le placement de votre argent? Car dans ce domaine aussi, les modes évoluent. La preuve avec l’étude Risques et tendances 2014 présentée ce vendredi par l’Autorité des marchés financiers (AMF), qui consacre un chapitre à l’épargne des ménages. 20 Minutes a dégagé les cinq points à retenir.
Les Français et leur épargne
En 2013, sur les 1.396 milliards d’euros qu’ils ont perçus (leur revenu disponible brut), les ménages ont épargné 212 milliards d’euros. La somme est importante, mais elle est en recul: au dernier trimestre 2013, le taux d’épargne des ménages s’est replié à 14,7%, après avoir atteint 15,2% en 2012 et 16 % en 2009.
Reste que ce taux d’épargne est plus élevé que celui de la zone euro (13%) et surtout, que celui des Britanniques (7,3%). Seuls les Allemands affichent un taux plus fort (16,4 % en 2012).
Les Français et leur patrimoine économique
Fin 2012, le patrimoine économique des ménages s’élevait à 10.473 milliards d’euros. Mais sa croissance a fortement diminué: il a progressé de 1,6% en 2012, alors qu’il enregistrait une hausse de 7,9% en 2010.
Ce ralentissement est lié à la quasi-stagnation du patrimoine non financier des ménages (achats de logements ou de terrains, réparations importantes d’un logement, machines et équipements) qui a atteint -0,3 % en 2012. Les bonnes performances de leur patrimoine financier (+7,4 % en 2012) ne sont pas parvenues à inverser la tendance et pour cause: le patrimoine des ménages est composé à 73% d’actifs non financiers.
Les Français et leurs dettes
Contrairement aux ménages américains et espagnols, les ménages français n’ont pas réduit leur endettement l’an dernier. Au contraire, «l’évolution du patrimoine financier des ménages laisse clairement percevoir la dynamique croissante de leur endettement», note l’AMF.
En 2013, cet endettement représentait 82,2% de leur revenu disponible brut (RDB), alors qu’il atteignait «seulement» 66,8% de leur RDB en 2006 et 52,9% en 2002. Autrement dit, «la vulnérabilité globale des ménages aux risques économiques et financiers s’est accrue», analyse l’AMF.
Les Français et leurs placements bancaires
Entre 2010 et 2012, les ménages s’étaient détournés des assurances-vie et autres fonds de pension: les flux de placement étaient passés de 86 milliards à 20 milliards en à peine trois ans! Ils avaient privilégié l’épargne bancaire, à commencer par le Livret A et le Livret développement durable (LDD).
Mais en 2013, la tendance a changé: le marché de l’assurance-vie a renoué avec une collecte positive (+11 milliards d’euros), d’un niveau toutefois plus modeste que ceux des collectes antérieures à 2010. «Au final, la part des flux de placements des ménages consacrés à l’assurance vie et aux fonds de pension est redevenue en 2013 supérieure à celle dédiée aux dépôts bancaires (39 milliards contre 33 milliards)», note l’AMF.
Les Français et leurs placements boursiers
L’an dernier, les ménages se sont désengagés des actions cotées. Et pourtant, si on prend en compte les actions qu’ils détiennent directement et indirectement (via les FCPE, les OPC et les supports d’assurance vie en unités de compte), leur détention globale a progressé de 19,5% par rapport à 2012 et même de 32% depuis 2010. «Cette hausse résulte en grande partie des bonnes performances boursières», argue l’AMF.
Cette autorité indépendante a effectué une étude pour comparer les différents placements et déterminer le plus rentable. Résultat: les actions se révèlent les plus lucratives… A condition qu’elles soient diversifiées et détenues sur le long terme: «Un investissement en actions françaises réalisé en 1988 et conservé jusqu’à fin 2013 a procuré, une fois l’inflation déduite, un rendement réel moyen de 6,17% par an», détaille l’AMF, qui révèle que «l’or et l’immobilier parisien apparaissent moins rentables que les actions françaises sur 25 ans».