Emploi des cadres: La grisaille en 2014, avant l’embellie en 2015 et 2016
TRAVAIL•Les recrutements des cadres pourraient revenir à leur niveau de 2008 d'ici deux ans…Nicolas Beunaiche
L’année 2014 ne devrait pas avoir «la gueule de l’emploi» pour les cadres. Sur l’ensemble des douze mois, le nombre de recrutements devrait en effet s’établir à 163.200, soit un niveau comparable à celui observé en 2013, selon les dernières prévisions de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec). Pour apercevoir une éclaircie, il faudra ainsi attendre 2015, et surtout 2016.
Feux rouges sur la route de l’emploi
Pour l’heure, le marché de l’emploi des cadres est toujours plombé par «une croissance faible et une grande prudence des entreprises», juge Jean-Marie Marx, directeur général de l’Apec. En intégrant une série de chiffres incluant par exemple les investissements ou les départs à la retraite de salariés en poste, étroitement liés aux recrutements de cadres, l’association aboutit à un scénario de «reprise économique modérée».
Si un bond économique est attendu à mi-année, ce petit mieux ne devrait toutefois pas se traduire par une augmentation de la consommation des ménages ou des investissements. Quant à la reprise du commerce mondial, elle ne devrait pas avoir d’effet sur les exportations françaises, toujours pénalisées par l’appréciation de l’euro. Des indicateurs qui sont autant de feux rouges pour les entreprises.
L’horizon se dégage
L’Apec perçoit tout de même quelques motifs d’espoir. Elle cite par exemple la pause en matière d’assainissement budgétaire et le Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), qui devrait réenclencher à terme une reprise de l’investissement. Seulement, celle-ci ne devrait pas intervenir avant 2015, retardant automatiquement les embauches.
Comme le PIB (+0,7% en 2014, puis +1,5% en 2015 et +1,7% en 2016), l’investissement devrait ainsi repartir à la hausse l’année prochaine (-1,2% en 2014, puis +2,5% en 2015, +3,3% en 2016). En conséquence, les recrutements profiteraient de l’embellie économique pour redécoller. De 163.200 en 2014, ils pourraient atteindre le chiffre de 181.900 l’année prochaine (+11%) et 199.700 l’année d’après (+10%). Soit le niveau de 2008, avant le déclenchement de la crise.