Épargne: Comment se comportent les Français
ETUDE•Les plus jeunes et les plus âgés sont ceux qui épargnent le moins, selon l’édition 2014 de l’ouvrage «Les revenus et le patrimoine des ménages», publié par l’Insee…Romain Lescurieux
Anticipation d’une baisse de revenus, investissement, transmission d’un patrimoine à leurs descendants… Les Français épargnent leur argent pour différentes raisons. Du moins, quand ils le peuvent. Car le placement se révèle être un fort révélateur de disparités entre les Français, que l’Insee (l’Institut national de la statistique et des études économiques) vient de mettre en perspective.
En effet, en 2009, la moitié des ménages ont épargné plus de 13% de leurs revenus, selon un ouvrage de l’Insee -publiée ce 2 juillet- intitulé «les revenus et le patrimoine des ménages» pour la période 2009-2011. Pourtant, derrière ce fort taux, se cachent des contrastes et des comportements très différents entre les ménages. Ce n’est pas une surprise, le taux d’épargne augmente avec le revenu. Mais la crise laisse des traces.
«Pour 35% d’entre eux, le revenu courant ne couvre pas leurs dépenses de consommation»
«Si les ménages mettent de côté une part importante de leurs revenus, pour 35% d’entre eux, le revenu courant ne couvre pas leurs dépenses de consommation», note l’Insee. Dans le même temps, chez les ménages qui épargnent le moins, les dépenses ont dépassé d’au moins 13% leurs revenus. Enfin, à l’opposé, «25% des ménages ont mis de côté plus de 33% de leurs revenus annuels», selon l’étude. Dans ce contexte, qui s’est écarté de l’épargne?
À niveau de revenu donné, les plus jeunes et les plus âgés épargnent moins que les autres. En effet, «le taux d’épargne médian est bien plus élevé pour les ménages dont la personne de référence a entre 30 et 59 ans (entre 14% et 19% selon les tranches d’âge) que pour les plus jeunes (3% pour les ménages dont la personne de référence a moins de 30 ans) ou les plus âgés», selon les chiffres de l’ouvrage. Enfin, c’est également le cas des familles avec plus de deux enfants. Mais pour Didier Davidoff, directeur de l’Observatoire de l’Epargne Européenne, «d’un bout à l’autre de la population, la crise financière a de toute façon fait diminuer les placements»
«Il y a ceux désormais qui puisent dans leur bas de laine»
«D’un côté il y a des gens qui n’ont plus la capacité d’épargner et ceux qui désormais puisent dans leur bas de laines. Et de l’autre côté, il y a ceux qui placent moins à cause notamment de la diminution des plus-values sur le marché immobilier», explique-t-il. «Mais les personnes qui ont du patrimoine n’épargnent pas davantage», tient-il à préciser Didier Davidoff. Toutefois, les Français semblent avoir retrouvé un soupçon de confiance, selon les derniers chiffres de l’Insee, publié la semaine dernière.
Au premier trimestre 2014, le taux d’épargne des ménages s’élevait à 15,9% sur les trois premiers mois de l’année, contre 14,7% au dernier trimestre 2013.