ECONOMIETourisme: Le plan du gouvernement pour «un nouveau départ»

Tourisme: Le plan du gouvernement pour «un nouveau départ»

ECONOMIECinq axes de développement prioritaires ont été présentés ce jeudi en conclusion des Assises du tourisme…
Touristes dans la cour du château de Versailles, en août 2008.
Touristes dans la cour du château de Versailles, en août 2008. -  REVELLI/SIPA
Claire Planchard

Claire Planchard

Délivrance accélérée des visas pour les touristes chinois, indiens, sud-africains, ou originaires de plusieurs pays du Golfe, extension de l’ouverture dominicale des magasins, généralisation du wi-fi et hausse de 20 % des effectifs policiers dans les zones touristiques les plus fréquentées ou encore lancement d’applications mobiles dédiées aux visiteurs étrangers. Voilà quelques-unes des trente mesures annoncées ce jeudi par le gouvernement en clôture des Assises du tourisme.

Après cinq mois de discussion avec les professionnels, cinq grands axes prioritaires ont été dégagés par Bercy et le Quai d’Orsay pour remettre à niveau l’offre touristique française et passer à terme de 83 à 100 millions de touristes étrangers: développer une stratégie marketing lisible pour mieux vendre la destination France à travers la création de «cinq pôles d’excellence» (gastronomie et oenotourisme, sport et montagne, écotourisme, savoir-faire et tourisme urbain) et la promotion d’une vingtaine de marques fortes, comme Paris et Versailles, les Alpes, la Côte d’Azur. Autres chantiers: «lisser les inconforts» qui gênent les touristes à chaque étape de leur parcours, depuis l’obtention des visas, jusqu’à la leur hôtel; revaloriser des métiers de l’hospitalité («trop souvent, on confond service et servilité)» via le renforcement des formations, développer le «m-tourisme» et aider les Français à partir en vacances plus nombreux.

«Un vrai gisement de redressement de notre économie»

L’objectif est clair: tirer profit de la croissance du tourisme mondial en redorant le blason de la destination France à l’étranger et des professions touristiques en France. En effet, si le pays reste la première destination touristique du monde, elle ne pointe plus qu’à la troisième place en termes de recettes et la concurrence des voisins européens devient plus rude. «En France, on pense que la beauté de notre pays et ses beaux châteaux suffiront toujours à attirer les visiteurs sans faire d’effort. Etre un «touriste» est un peu perçu comme une insulte, et la promotion du tourisme comme une politique secondaire, alors que le secteur représente 7 % du PIB, 2 millions d’emplois directs ou indirects mais aussi un excédent commercial de 12 milliards, supérieur à celui de l’agroalimentaire. C’est un vrai gisement d’emplois et de redressement de notre économie», martèle Fleur Pellerin, secrétaire d’Etat à la promotion du tourisme et du commerce extérieur.

>> Tourisme: Comment la France s'adapte à ses visiteurs chinois

Alors que l’organisation mondiale du tourisme estime que le nombre de touristes passera de 1 à 2 milliards d’ici 2030 sous l’effet du boom des classes moyennes des pays émergents, la France doit donc de toute urgence se mettre en ordre de bataille. «Si l’on en capte ne serait-ce que 5 %, cela permettrait de créer 500.000 emplois non-délocalisables en France», estime la secrétaire d’Etat. Mais encore faut-il savoir les attirer avec une offre alléchante et adaptées à leurs aspirations «qui sont très différentes de celles des touristes retraités européens», note-t-elle. Avec ces assises, le gouvernement entend donc lancer une dynamique: «C’est une première étape. Ce n’est certainement pas la conclusion: c’est un nouveau départ pour le tourisme», a estimé ce jeudi Fleur Pellerin.