CAC 40: Le salaire des patrons a reculé pour la troisième année d’affilée
ECONOMIE•En cause, la chute de leur rémunération variable...Nicolas Beunaiche
Avec près de 90 millions d’euros, les patrons du CAC 40 se sont encore adjugé une bonne part du gâteau en 2013. Mais ils ont perdu quelques miettes par rapport à l’an passé. Chaque dirigeant a touché 2,25 millions d’euros, soit un repli de 2,1% sur les rémunérations dues au titre de 2012, selon Les Echos.
Les mieux servis sont une nouvelle fois Maurice Lévy, président du directoire de Publicis, et Jean-Paul Agon, président de L’Oréal, respectivement premier et deuxième du classement avec 4,5 et 3,9 millions d’euros. Le patron de Carrefour, Georges Plassat, est troisième, avec 3,7 millions d’euros.
Le public au régime demi-sec
D’une manière générale, assure le quotidien Les Echos, les grands patrons pâtissent de la baisse de la part variable de leur rémunération. En un an, ces parts ont chuté de 12%. Chez Pernot Ricard, Pierre Pringuet a ainsi vu son salaire divisé par deux, passant de 1,6 million à 860.000 euros, alors que le résultat opérationnel du groupe a progressé.
Dans le public, les dirigeants sont également restés sur leur faim, mais cette fois en raison de la volonté de l’Etat de limiter les rémunérations dans les entreprises où il est actionnaire. Gérard Mestrallet, pour GDF, ou encore Henri Proglio, pour EDF, ont ainsi perdu quelques centaines de milliers d’euros d’une année sur l’autre.
Convocation à Bercy
A l’inverse, les dirigeants du secteur de la finance se sont régalés. Après des exercices compliqués, ils ont en effet profité des résultats à la hausse des groupes bancaires. Le patron de Crédit Agricole SA, Jean-Paul Chifflet, a vu sa rémunération variable exploser de 137%, quand celui de BNP Paribas, Jean-Laurent Bonnafé, s’est vu attribuer plus de deux millions d’euros en plus de son fixe.
Selon Les Echos, tout cela n’est toutefois pas du goût d’Arnaud Montebourg. Il y a quinze jours, le ministre a pointé du doigt les banques et leurs bonus et rémunérations en progression «absolument indécente». Résultat: les banquiers seront convoqués à la mi-mai pour une «petite discussion». Pas sûr que le locataire de Bercy les accueille avec des parts de cake.