INDUSTRIELa division énergie d'Alstom vendue à General Electric dès dimanche?

La division énergie d'Alstom vendue à General Electric dès dimanche?

INDUSTRIEJeffrey Immelt, le patron de GE, est attendu en France dimanche alors que Siemens pourrait proposer une offre concurrente...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le PDG du géant américain General Electric (GE) était attendu dimanche à Paris pour d'ultimes discussions au sommet en vue de l'acquisition de la division énergie d'Alstom, un des fleurons industriels français. Jeffrey Immelt devrait rencontrer le Premier ministre Manuel Valls et le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg, selon des sources concordantes qui se refusaient samedi à préciser le lieu et l'heure de l'entrevue.

Grain de sable dans l'opération: l'allemand Siemens s'apprête à faire une offre concurrente à celle de GE, a-t-on appris samedi de source proche du dossier. «Une offre de Siemens se prépare», a indiqué cette source. Ni les responsables de Siemens ni ceux de General Electric n'étaient immédiatement joignables pour commenter l'information.

L'opération vise l'achat des actifs du groupe français liés à l'énergie (équipements pour centrales thermiques, lignes à haute tension, énergies renouvelables, soit les divisions «Power» et «Grid»), qui représentent plus de 70% de l'activité d'Alstom et un chiffre d'affaires de 14 milliards d'euros. La transaction est estimée à quelque 10 milliards d'euros, selon la presse. La branche transport, qui fabrique les célèbres trains à grande vitesse (TGV), ne serait, elle, pas concernée par cette acquisition.

Le PDG d'Alstom confirme «une opération industrielle»

Bien que l'Etat ne soit plus actionnaire de l'entreprise depuis 2006, Arnaud Montebourg s'est invité dans le dossier, justifiant son interventionnisme par la nécessité de prémunir la France du risque de perdre un centre de décision et d'éventuels emplois. De son côté, le PDG d'Alstom, Patrick Kron, a simplement confirmé aux organisations syndicales que le groupe était en discussions «pour une opération industrielle».

La rencontre de dimanche entre les différentes parties sera sans doute un tournant pour Alstom, qui pâtit depuis un an d'un coup de frein sur son marché principal des centrales électriques.

«GE est dans une position très amicale»

Celui-ci devrait tenir dimanche un conseil d'administration, selon la presse. D'autant que le temps presse. Le cours du titre Alstom (à 27 euros) a été suspendu vendredi à la Bourse de Paris. Et la cotation ne pourra reprendre lundi que si le groupe publie un communiqué pour éclaircir la situation et éviter les spéculations boursières.

«GE est dans une position très amicale», assurait samedi une source proche du dossier. «Si GE souhaite faire cette opération, c'est parce qu'ils sont sensibles aux arguments d'Alstom et de son principal actionnaire Bouygues», qui détient 29,4% du capital, notamment sur la complémentarités entre les deux groupes.

Le principal actionnaire, Bouygues, ne cache pas son souhait de se désengager du capital d'Alstom pour des raisons stratégiques. Et Alstom souhaite se recentrer sur le ferroviaire, ajoute la même source. «On a une belle histoire à construire en terme d'offres à travers le monde. On veut écouter le gouvernement, sachant que l'on veut construire un projet industriel et non un projet politique», souligne-t-on dans l'entourage de GE.

GE, qui a décidé de se recentrer sur son activité industrielle au détriment de sa branche financière (GE Capital), pourra arguer dimanche auprès du gouvernement sa présence de longue date en France et ses partenariats avec d'autres industriels français.