EMPLOIPacte de responsabilité: Les contreparties sur l’emploi ont-elles disparu?

Pacte de responsabilité: Les contreparties sur l’emploi ont-elles disparu?

EMPLOILe chef du gouvernement a dévoilé les grandes lignes du pacte de responsabilité, sans que soient mentionnées de contreparties sur l’emploi…
Bertrand de Volontat

B. de V.

Et l’emploi dans tout ça? Les mesures détaillées par Manuel Valls ce mercredi pour réaliser les 50 milliards d’euros d’économies prévues dans la dépense publique de 2015 à 2017, n’ont pas abordé les questions des contreparties sur l’emploi prévues dans le pacte de responsabilité.

Le gouvernement l’a pourtant martelé pendant des mois: les entreprises doivent apporter des garanties en termes d’emploi en échange de l’allégement de 30 milliards d’euros de charges. En janvier, les syndicats exigeaient des contreparties «concrètes et mesurables». Le patron du Medef Pierre Gattaz, lui, ne voulait pas en entendre parler alors qu’il avait annoncé la création d’un million d’emplois avant d’y apporter des conditions.

Le seul volet financier abordé

Finalement, dans le relevé de conclusions remis le 5 mars dernier, patronat et syndicats ont signé un engagement sur l’emploi à négocier par branche. Mais les contreparties des entreprises en échange de la réduction des charges semblent avoir disparu du discours de Manuel Valls prononcé ce mercredi.

«Cela me semble naturel de ne pas tout mélanger, affirme Alain Giffard, représentant de la CFE-CGC, proche des négociations du pacte. Ce mercredi était abordé le volet financier avec les économies, pour satisfaire les marchés et Bruxelles.» Néanmoins, «nous attendons qu’il prenne la parole sur l’emploi dans un second temps, poursuit Alain Giffard. Le pacte de responsabilité, qui doit faire en sorte que l’emploi s’améliore, reste donnant-donnant sinon ce n’est plus un pacte.»

Contacté par 20 Minutes, Matignon n’a pas confirmé si Manuel Valls évoquerait, publiquement ou auprès des différents représentants, les contreparties dans un deuxième volet.

«La croissance ne passera pas que par ces milliards»

«Il faut voir le pacte de responsabilité comme une opportunité pour réinsérer le dialogue social dans les entreprises, poursuit Jean-Claude Betbèze, économiste et président de Betbèze Conseil. Ce n’est pas du tout un échec du gouvernement. Les contreparties donnent l’impression d’être l’un contre l’autre, elles étaient inappropriées.»

Contreparties ou non, «il ne faut pas croire que la croissance forte reviendra par ces seuls milliards économisés, explique l’économiste. Ils serviront à d’abord permettre aux entreprises de gagner plus et aux patrons de retrouver la confiance qui les guidera vers l’emploi.»