Medef: «La clé de voûte du pacte de responsabilité est la baisse des dépenses publiques»
EMPLOI•Pierre Gattaz, le patron de l’organisation patronale, a jugé ce mardi que le gouvernement ne pourrait pas assurer l’objectif de déficit du pays et la baisse des charges avec une réduction de ses dépenses de 50 milliards d’euros…Bertrand de Volontat
«Le pacte de responsabilité est une opportunité historique». Pierre Gattaz, le patron du Medef a confirmé ce mardi lors de sa conférence de presse mensuelle tous les espoirs placés par le patronat dans ce projet d'allègement des cotisations familiales patronales. «C’est une inflexion vers la compétitivité, la politique de l’offre et une baisse des charges», a-t-il expliqué.
Le 5 mars, un relevé de conclusions avait été signé par le patronat et certains syndicats, et vendredi dernier le Medef a réuni toutes les branches professionnelles dans le but d’évoquer les «objectifs emplois» pour les jeunes et les seniors. En attendant la présentation du texte définitif du gouvernement qui devrait intervenir dès la semaine prochaine..
Pour le moment le Medef «joue le jeu mais il y a encore des problèmes à régler, notamment sur la fiscalité». Si les patrons ont été séduits sur la forme par le discours de Manuel Valls, sur le fond, nous attendons que le gouvernement aille plus loin et plus vite. Sur la partie de la réduction de charges, ils sont en revanche satisfaits. «Il faut passer de la parole aux actes et transcrire tout dans une loi d’ici l’été», affirme le patron des patrons. Un texte de loi censé remettre le pays sur une trajectoire de croissance, de baisse des déficits, des dépenses et du chômage.
Economiser 90 milliards de plus sur trois ans
«La clé de voûte du pacte est la baisse des dépenses publiques et nous sommes inquiets à ce sujet. La somme de 50 milliards d’euros d’économies n’est pas suffisante si nous visons également à réduire le déficit». Pour Pierre Gattaz, Il suffit que le gouvernement s’en tienne aux 1.200 milliards d’euros de dépenses annuelles et bloque la tendance naturelle de hausse de 30 milliards d’euros par an, sur trois ans. Soit 90 milliards en trois ans. «Ce n’est pas inaccessible». La France pourrait ainsi aussi respecter les objectifs de déficit public. «Pour le moment les 3 % paraissent difficilement tenables mais il faut garder cette trajectoire de réduction».
Pierre Gattaz n’oublie pas de proposer les idées du Medef sur la baisse des dépenses publiques. Du côté de la Sécurité sociale, le Medef envisage, dans une contribution écrite au débat sur la stratégie nationale de santé, une diminution des dépenses de l’assurance maladie obligatoire de 25 à 30 milliards d’euros à l’horizon 2017. «La baisse des dépenses passe aussi par la réforme du découpage territorial et la réduction des collecteurs d’impôts», rapporte le chef du Medef. Il rappelle en outre, qu'«une modération salariale sera fondamentale dans la réussite du pacte de responsabilité».