FagorBrandt sur le chemin d'une reprise qui devrait sauver au moins 1.200 emplois
Soulagement pour les salariés de FagorBrandt: une décision ...© 2014 AFP
Soulagement pour les salariés de FagorBrandt: une décision de justice espagnole a dégagé vendredi in extremis la voie à une reprise par l'Algérien Cevital, dont l'offre permettra de sauver au moins 1.200 emplois sur 1.800, sous réserve d'un feu vert mardi du tribunal de commerce de Nanterre.
Le tribunal de commerce espagnol de Saint-Sébastien a finalement accepté vendredi matin l'accord de cession des marques de FagorBrandt (Brandt, Vedette, Sauter, De Dietrich...), jugeant «bon» le prix de 25 millions d'euros conclu entre Cevital et le groupe espagnol Fagor, maison mère en faillite de FagorBrandt.
Depuis près de trois mois, le plan de reprise déposé par le conglomérat algérien était suspendu à cet accord de rachat des marques, détenues par une autre filiale de Fagor.
Le tribunal de commerce basque avait bloqué la cession le 14 mars et exigeait 35 millions. Cevital et l'administrateur judiciaire français avaient fait appel.
«Le tribunal a accepté leur recours, l'accord de cession des marques est validé. C'est une excellente nouvelle qui ouvre la voie à une levée de la condition suspensive à la reprise posée par Cevital, et un immense soulagement pour l'ensemble des salariés», a déclaré à l'AFP Christian Legay, délégué CFE-CGC.
Le ministre de l’Économie Arnaud Montebourg a salué «une avancée significative sur le chemin de la reprise». Plus tard dans la journée, il a assuré que le gouvernement français, était disposé à «prêter à Cevital une partie des fonds dont il a besoin pour mettre en marche l'appareil productif».
Le tribunal de Commerce de Nanterre (Hauts-de-Seine) a placé vendredi le groupe en liquidation mais sans cessation d'activité, jusqu'au 15 mai, et indiqué qu'il se prononcerait sur les offres de reprise mardi.
«Cette poursuite d'activité doit permettre d'accompagner le plan de cession, et de sécuriser le paiement des salaires jusqu'à la cession», ont indiqué les administrateurs judiciaires et la direction de FagorBrandt dans un communiqué.
- Emplois vendéens à «sauver» -
Avec l'accord validé sur les marques, l'ex-numéro un français du secteur, en redressement judiciaire depuis novembre, «échappe à la liquidation pure et simple, c'est une grande satisfaction, ça sauve 1.200 emplois», a commenté Philippe Breger (CGT).
L'entreprise, qu'un prêt de l’État avait permis de soutenir jusqu'en mars, était «au bout du bout», avaient prévenu les syndicats. Depuis la mi-mars, les quatre usines de FagorBrandt étaient à l'arrêt, faute de pouvoir payer les fournisseurs.
Le projet de Cevital prévoit de conserver les usines de Vendôme et Orléans, le siège de Rueil-Malmaison et les services après-vente basés à Cergy-Pontoise, soit les deux tiers des salariés. Il pérennise aussi 300 emplois en Espagne et 350 en Pologne. Rien que pour la France, le groupe du milliardaire Issad Rebrab va apporter 100 millions d'euros, selon les syndicats.
«C'est une première étape importante. Maintenant, il reste à sauver un maximum d'emplois dans les usines vendéennes» d'Aizenay et La Roche-sur-Yon, que Cevital ne garde pas, pose M. Breger, le délégué CGT.
Pour sauvegarder «230 emplois supplémentaires», soit la moitié des effectifs vendéens, le tribunal a laissé jusqu'à lundi 14H00 aux entreprises Variance Technologies et S20 Industries pour conclure un accord commercial avec Cevital, afin d'assurer la reconversion progressive des deux sites.
«Cevital s’est dit prêt à examiner des hypothèses de partenariat (...) des négociations commerciales sont en cours», selon le communiqué des administrateurs.
Le président du conseil général de Vendée Bruno Retailleau (UMP) se montrait sur ce point confiant: «Cevital est une chance pour Fagor» et M. Rebrab «l'homme de la situation». Sans plus attendre, il demande au gouvernement «de mettre en œuvre des procédures d’âge ou de reclassement qui permettront de ne laisser personne sur le bord du chemin».