SONDAGELes Français croient aux objets connectés destinés aux seniors

Les Français croient aux objets connectés destinés aux seniors

SONDAGELes personnes âgées sont encore peu équipées en tablettes simplifiées et autres tensiomètres Wi-Fi, mais les seniors et leur proches se disent très intéressés...
Nicolas Beunaiche

Nicolas Beunaiche

La maison des seniors sera-t-elle bientôt remplie de robots et de gadgets connectés? Les Français y semblent en tout cas prêts, si l’on en croit le Baromètre BVA-Synthec numérique pour 20 Minutes*, qui confirme tout le potentiel de la filière française de la silver economy, lancée il y a un an par le gouvernement.

En dépit d’un niveau d’équipement encore frémissant, les sondés montrent en effet un intérêt certain pour les objets connectés destinés aux seniors. Dans le détail, 61 % des Français se déclarent prêts à recourir aux services de télésurveillance (patch de prévention des chutes, borne d’appel de secours…), 58 % aux services de communication (télé connectée, tablette simplifiée…), 47 % à l’aide personnalisée à l’autonomie (thermostat connecté, contrôle automatisé des volets…) et 40 % aux outils de diagnostic à distance ou automatisés (tensiomètre Wi-Fi, dispositif de diagnostic de la maladie de Parkinson…).

Une silver economy loin de l’âge d’or

Parmi leurs motivations, arrivent en tête l’envie de signaler plus rapidement un problème (65 %), suivie du besoin de rassurer les seniors ou leurs proches (56 %) et de la volonté d’améliorer le confort et la qualité de vie des personnes âgées (46 %). Des résultats qui démontrent avant tout l’exigence de sécurité et de sérénité des Français. «A partir du moment où la technologie a un sens, une utilité pratique pour eux, les seniors finissent par s’y mettre», analyse ainsi Pascal Queslin, président de sefaireaider.com, un site de services à domicile.

La silver economy française est toutefois encore loin de son âge d’or. Si 30 % des sondés disent qu’eux ou leurs proches sont équipés d’un service de communication de type télé connectée ou tablette simplifiée, ils ne sont que 6 % à déclarer que leurs proches ou eux-mêmes sont équipés d’un service de télésurveillance, 5 % d’une aide personnalisée à l’autonomie et 1 % d’un outil connecté de diagnostic à distance ou automatisé.

Les seniors ont de l’avenir

Un taux d’équipement encore faible qu’Alain Bosetti, président de la Silver Economy Expo, explique par le manque de maturation du marché. «Pour que tout cela se développe, il faut un accès facile au marché, c’est-à-dire des prix raisonnables et une bonne distribution, ainsi qu’une éducation des consommateurs. Or les services connectés n’en sont qu’aux prémices.»

Mais il y croit très fort. «Je suis très optimiste parce qu’on ne peut pas faire autrement, explique-t-il. Il y a déjà 15 millions de plus de 60 ans aujourd’hui, et leur nombre va encore augmenter. A l’avenir, il n’y aura pas assez d’actifs pour s’occuper des seniors…» De là à imaginer les robots remplacer les enfants ou petits-enfants auprès des personnes âgées? Heureusement, pas encore. «L’outil doit rester un outil et la relation humaine est essentielle, tranche Pascal Queslin. Mais la question se pose tout de même: dans le futur, il faudra trouver la médiane entre technologie et présence humaine.»

*Enquête réalisée auprès d’un échantillon de Français recrutés par téléphone et interrogés par Internet les 3 et 4 avril 2014. Un échantillon de 1.025 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus a été interrogé.