ECONOMIERemaniement: Bercy se réorganise pour donner plus de place aux comptes publics

Remaniement: Bercy se réorganise pour donner plus de place aux comptes publics

ECONOMIEIl y a du changement au ministère de l'Economie...
Céline Boff

Céline Boff

Ça bouge à Bercy. Le paquebot dit d’abord au revoir à son ex-patron, Pierre Moscovici, remplacé par Arnaud Montebourg, qui devient donc le nouveau ministre de l’Economie. L’électron libre du PS conserve malgré tout son précédent portefeuille, celui du Redressement productif.

Cette nouvelle répartition signe donc la disparition d’un poste de ministre… Mais parallèlement, un nouveau poste de ministre est créé: celui du Budget, désormais baptisé Finances et comptes publics. Et c’est Michel Sapin, l’ancien ministre du Travail, qui décroche ce portefeuille.

Sanctuariser les comptes publics

Certes, le poste n’est pas nouveau –il était précédemment occupé par Bernard Cazeneuve, propulsé ministre de l’Intérieur– mais jusqu’à présent, le Budget était rattaché au ministère de l’Economie. Bernard Cazeneuve était d’ailleurs ministre délégué, et non ministre tout court.

Autrement dit, Bercy sera désormais piloté par deux ministres, disposant du même pouvoir: Arnaud Montebourg et Michel Sapin. En sanctuarisant ainsi le Budget, ou plutôt, les Finances et comptes publics, le gouvernement envoie un message clair aux Français: le redressement des comptes est une priorité. Et il sera traité comme tel dans les années à venir.

Car l'’urgence est là, comme le rappellent les derniers chiffres dévoilés lundi par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). La promesse faite par Paris n’a pas été tenue: le gouvernement s’était engagé à limiter en 2013 le déficit public de la France à 4,1% du produit intérieur brut (PIB), celui-ci a atteint au final 4,3%. Ce qui rend plus difficile l’objectif de le ramener à 2,8% en 2015, comme Paris s’y est engagé auprès de Bruxelles.

Quel avenir pour le Commerce extérieur?

Dans la nouvelle organisation de Bercy, un point reste flou: le devenir du Commerce extérieur. Ce mercredi, c’est en effet la confusion: Bercy assure qu’il continuera à gérer cette compétence, mais dans le même temps, le Quai d’Orsay affirme que cette responsabilité va lui incomber. Ce qui serait d’ailleurs une première sous la Ve République. Sans être toutefois une vraie surprise.

Car Laurent Fabius, qui conserve son poste de ministre des Affaires étrangères, a déjà grignoté du terrain dans ce domaine. En août 2012, soit trois mois à peine après avoir été nommé au Quai d’Orsay, il annonçait la création au sein de son ministère d’une direction des entreprises, avec pour objectif de dynamiser les exportations des moyennes et des grandes PME françaises… Venant ainsi marcher sur les platebandes de Nicole Bricq, alors ministre du Commerce extérieur.

En tout cas, ce sujet est également une priorité nationale. L’ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait fixé comme objectif de ramener la balance commerciale de la France –la différence entre ses exportations et ses importations– à zéro, hors énergie, en 2017. Elle est pour l’heure nettement déficitaire, avec un solde qui s’est élevé à -61,2 milliards d'euros en 2013.