SFR: Vivendi examine l'offre Bouygues, malgré Numericable

SFR: Vivendi examine l'offre Bouygues, malgré Numericable

Le groupe Vivendi, en négociations exclusives avec Numericable ...
© 2014 AFP

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Le groupe Vivendi, en négociations exclusives avec Numericable pour la vente de sa filiale SFR, va cependant examiner jeudi soir la contre-proposition du groupe Bouygues dans le cadre d'une réunion de son comité réduit d'administrateurs, a-t-on appris de source proche du dossier.

Le 14 mars, Vivendi avait choisi le câblo-opérateur Numericable et sa maison-mère Altice, aux dépens de Bouygues, pour ouvrir des négociations exclusives qui doivent se conclure le 4 avril.

Le groupe de Martin Bouygues avait malgré tout décidé de surenchérir le 20 mars, avec une offre sur SFR améliorée de 1,84 milliard d'euros en cash.

Si Vivendi ne semble pas pour l'instant enclin à raccourcir ou interrompre ses négociations exclusives avec Numericable-Altice, Bouygues fait cependant pression pour que sa contre-proposition soit de nouveau considérée par Vivendi.

Il a ainsi assuré jeudi, par un courrier adressé à Vivendi, qu'il ne procéderait à «aucun licenciement» pendant 36 mois, à compter de la signature et ce sans «aucune condition».

Ce courrier est à la fois une réponse aux interrogations de l'intersyndicale de SFR, qui souhaitait des engagements écrits, et une nouvelle enchère face à Numericable-Altice qui, de son côté, promet de maintenir l'emploi, pour 36 mois à compter du 4 avril, sauf en cas de «revirement économique imprévisible».

Ce courrier a été transmis jeudi soir à la presse au moment ou se réunissait, «le comité ad hoc» de Vivendi, composé de quatre administrateurs dédiés au dossier SFR, va se réunir pour examiner le projet de Bouygues, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier, confirmant les informations parues dans plusieurs médias.

Une réunion du directoire de Vivendi se serait déjà penchée sur l'offre de Martin Bouygues mercredi, avancent certains quotidiens.

Interrogée par l'AFP, la direction de Vivendi s'est refusée jeudi à tout commentaire.

De son côté, Altice indique «continuer de travailler avec Vivendi de façon efficace et constructive dans cette période de négociations exclusives».

D'un point de vue juridique, la question est de savoir si le simple fait d'examiner une autre offre - sans pour autant entrer en négociations avec la partie l'ayant déposée - peut être reproché à Vivendi, qui est censé se concentrer tout entier aux discussions exclusives avec Altice-Numericable.

Dans un courrier en date du 24 mars, cité par le Figaro, le président du conseil de surveillance de Vivendi Jean-René Fourtou a écrit à M. Bouygues pour lui dire que son groupe, «soucieux de l'intérêt social de l'entreprise et de l'intérêt de ses actionnaires et de ses salariés, va examiner cette offre avec toute la rigueur nécessaire, selon les critères arrêtés avec le comité spécial du conseil de surveillance et en application stricte de notre engagement d'exclusivité».

La validité de l'offre d'Altice-Numericable expire le 4 avril, et celle de Bouygues le 8 avril.

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