Vers un gel des retraites complémentaires en 2014
SOCIAL•Les conseils d'administration de l'Arrco (salariés et cadres) a décidé ce mardi d’une revalorisation nulle au 1er avril. Celui de l'Agirc (cadres) devrait faire de même dès jeudi...C.P.
Pas de coup de pouce pour les retraités. Les retraites complémentaires, versées à 11,8 millions de personnes, pourraient être gelées à partir du 1er avril, date traditionnelle de leur revalorisation, a indiqué lundi la CGT qui dénonce «un nouveau coup pour les retraités», dans un communiqué commun avec l’Union CGT des cadres (Ugict-CGT).
Accord de 2013
Une crainte confirmée mardi pour les retraites complémentaires de l’Arrco (tous les salariés du privé) et qui devrait être aussi entérinée jeudi pour celles de l’Agirc (cadres du privé). Ce gel est en effet la conséquence d’un double phénomène: une très faible inflation enregistrée en 2013 et la signature l’an dernier d’un accord visant à renflouer les caisses des régimes de retraites prévoyant que les pensions seraient moins revalorisées que l’inflation (un point de moins) en 2013, 2014 et 2015.
«L’inflation prévue pour 2014 (selon le budget de la Sécu) est de 1,3 %, donc les pensions ne seront revalorisées que de 0,3 %», a expliqué à l’AFP Gérard Rodriguez, conseiller confédéral CGT en charge des retraites.
Mais «en intégrant le rattrapage de 2013 (l’inflation avait été moins importante que prévue à + 0,7 % au lieu de + 1,75 %.), on passe en dessous de zéro», a-t-il ajouté. Selon ce calcul, au final, les pensions complémentaires auraient même dû baisser le 1er avril 2014, de 0,84 % pour l’Agirc et de 0,91 % pour l’Arrco.
Clause plancher
L’accord signé en 2013 prévoit toutefois que les pensions ne puissent pas diminuer, ce qui aboutit «à un gel», selon le responsable de la CGT.
«C’est un effort qui est demandé aux retraités pour renflouer les régimes, mais il reste mesuré grâce à cette clause plancher», a estimé mardi matin auprès des Echos Jean-Louis Deroussen, administrateur CFTC de l’Agirc-Arrco.
La CGT dénonce pour sa part «une nouvelle baisse de pouvoir d’achat des retraités», en rappelant qu’elle avait refusé de signer l’accord en 2013, paraphé par FO, la CFTC, la CFDT et les représentants du patronat.