La Bourse de Paris joue la prudence face à la crise en Ukraine

La Bourse de Paris joue la prudence face à la crise en Ukraine

La Bourse de Paris a opté une nouvelle fois pour la prudence (-0,48%) mardi, ralentie une nouvelle fois par les complications de la crise en Ukraine.
© 2014 AFP

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La Bourse de Paris a opté une nouvelle fois pour la prudence (-0,48%) mardi, ralentie une nouvelle fois par les complications de la crise en Ukraine.

L'indice CAC 40 a perdu 21,12 points, à 4.349,72 points, dans un volume d'échanges de 2,8 milliards d'euros. Lundi, il avait terminé sur une petite hausse (+0,1%).

Les autres grandes places financières européennes ont terminé en ordre dispersé. La Bourse de Francfort a gagné 0,46%. Celle de Londres (-0,06%) et l'Eurostoxx (-0,01%) ont fini à l'équilibre.

La place parisienne a tenté de sortir la tête de l'eau à l'ouverture mais elle a été rapidement rattrapée par l'actualité géopolitique, pour terminer en berne à l'issue d'une séance volatile.

«L'accélération à la baisse en fin de séance ne s'explique pas vraiment. Le dossier ukrainien pèse sur le marché et l'enlisement n'est pas écarté (...) Il n'y pas eu vraiment de motifs d'espoirs dans les propos de Lavrov et Kerry», note Andréa Tuéni, analyste chez Saxo Banque.

Les chefs de la diplomatie russe et américaine, Sergueï Lavrov et John Kerry, ont discuté par téléphone des «propositions concrètes» de Moscou et Washington visant à assurer «la paix» en Ukraine.

«Le marché fait du surplace comme hier, et baisse aujourd'hui, et il n'y aucune raison que ça change d'ici la fin de la semaine (...) Il n'y a aucune raison objective de repartir à la hausse avec cette épée de Damoclès qu'est la situation en Crimée», explique Frédéric Rozier, conseiller de gestion chez Meeschaert Gestion Privée.

Si les investisseurs ne paniquent pas, ils préfèrent rester prudents, ajoute-t-il.

Les députés du Parlement pro-russe de Crimée ont déclaré la péninsule indépendante de l'Ukraine, étape préalable avant le référendum de dimanche pour permettre son rattachement à la Russie.

Cette annonce éloigne les perspectives d'une sortie de crise. De son côté, le président ukrainien déchu, Viktor Ianoukovitch, réfugié en Russie, a promis de rentrer à Kiev.

«On souffre toujours aussi de chiffres très moyens de la Chine», rappelle Frédéric Rozier.

Les récents mauvais indicateurs chinois ont ravivé les craintes au sujet de la solidité de la croissance de la deuxième économie mondiale. Les Bourses de Shanghai et Shenzhen ont terminé proche de l'équilibre après un net repli lundi après la publication de ces mauvais chiffres.

Les exportations ont chuté fortement en février, à la surprise générale, ce qui a engendré un déficit commercial inattendu. L'inflation a également ralenti en février dans l'Empire du Milieu.

Du côté des indicateurs européens, le Royaume-Uni a enregistré une légère progression de sa production industrielle en janvier et l'Allemagne une nette hausse de ses importations et de ses exportations pour le même mois.

L'Italie est pour sa part sortie de la récession pour la première fois depuis neuf trimestres, tandis que le Portugal a revu sa croissance en hausse au dernier trimestre 2013.

Mais ces nouvelles positives n'ont pas réussi à inverser la tendance.

Du côté des valeurs, les entreprises des télécoms continuaient à vivre au rythme de la bataille pour le rachat de SFR et des recompositions qui vont en découler dans le secteur.

Numericable a perdu 2,85% à 24,19 euros, dans la foulée de l'annonce de sa maison-mère Altice qui a fixé une date limite à vendredi pour son offre sur SFR, filiale télécoms du groupe Vivendi (-0,64% à 20,17 euros).

Bouygues (-0,26% à 32,61 euros) et Iliad (+1,95% à 214,1 euros) se sont stabilisés après avoir enregistré la veille une forte hausse, tandis qu'Orange (-0,75% à 10,60 euros) a reculé.

Sanofi n'a pas profité (-1,40% à 74,04 euros) de la signature avec son homologue belge UCB d'un partenariat en recherche et développement dans le domaine des maladies auto-immunes.

Technicolor a plongé de 5,03% à 4,53 euros, souffrant de la vente de 26 millions de ses actions, soit 7,7% de son capital, par son principal actionnaire, le fonds d'investissement Vector Capital.

Suez Environnement a gagné 1,15% à 14,56 euros grâce à l'annonce d'un contrat de 54 millions d'euros étalé sur cinq ans pour exploiter deux sites de gestions de déchets à Edmonton au Canada.

Le groupe MPI, ancienne filiale de Maurel et Prom au Nigeria, a bondi de 17,02% à 3,85 euros, galvanisé par l'annonce de la pétrolière nigériane Seplat - dont MPI détient 30,1% - de son intention d'entrer en Bourse à Londres et Lagos.

Cegedim a reculé de 5,59% à 25,68 euros, affecté par l'abaissement de sa recommandation par la Société Générale. Le groupe d'informatique médicale est resté déficitaire en 2013 mais s'est montré raisonnablement optimiste pour l'année en cours.

Manitou a perdu 3,14% à 12,03 euros, pénalisé par le plongeon de son résultat net de 98% en 2013, affecté par l'arrêt de la distribution des engins Toyota et la revalorisation de l'euro.

Euronext (CAC 40)

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