Chouette, les prix baissent... mais il ne faudrait pas que ça dure
ECONOMIE•Pourquoi les économistes s'inquiètent du risque de déflation qui pèse sur notre économie...Claire Planchard
En janvier, les prix à la consommation ont reculé en France de 0,6 % par rapport à décembre 2012, selon les chiffres publiés ce jeudi par l’Insee. Un recul plus fort qu’attendu qui tient en grande partie à des soldes particulièrement agressifs et des hausses de taux de TVA qui n’ont été que peu répercutées pour le moment sur les prix de vente.
Plutôt une bonne nouvelle donc pour notre porte-monnaie. Et les économistes ne le nient pas. «A l’instant T, c’est positif pour le pouvoir d’achat des ménages qui augmente mécaniquement», confirme Hélène Baudchon, économiste chez BNP Paribas.
Le cercle vicieux de la déflation
Le problème, c’est qu’il ne faudrait pas que ça dure trop longtemps. Cette baisse mensuelle marquée porte en effet le taux d’inflation français sur les 12 derniers mois à 0,7%, un rythme jugé «dangereusement bas». En ligne de mire: le risque de déflation, c'est-à-dire de baisse généralisée des prix, de façon importante et durable. «La déflation est délétère si, d’une situation favorable où la baisse des prix soutient le pouvoir d’achat et la croissance, on bascule à une situation négative où la baisse des prix freine au contraire les décisions d’achats et d’investissement qui sont en permanence reportées dans l’espoir que les prix baissent encore plus», souligne l’économiste.
Or selon elle, ce risque est «réel et ne peut être écarté» dans une économie française où, pour tenter d’accrocher le consommateur et de stimuler une croissance atone, les pressions baissières sur les prix, et donc sur les marges des entreprises, sont fortes.