Kem One: nouveau report pour désigner un repreneur
Le tribunal de commerce de Lyon a décidé jeudi de reporter à mercredi prochain le choix du repreneur du groupe chimique Kem One, où 1.300 emplois sont menacés, une décision saluée par les syndicats et la direction.© 2013 AFP
Le tribunal de commerce de Lyon a décidé jeudi de reporter à mercredi prochain le choix du repreneur du groupe chimique Kem One, où 1.300 emplois sont menacés, une décision saluée par les syndicats et la direction.
Le préfet du Rhône Jean-François Carenco, très impliqué dans ce dossier, avait déjà laissé entendre que la décision pourrait être reportée d'une semaine.
Pressenti depuis le début de la semaine, ce report intervient alors que les conditions suspensives posées par les deux candidats à la reprise, le fonds d'investissement américain OpenGate Capital et l'industriel français Alain de Krassny, ont été levées, selon une source syndicale.
«Tout le monde demandait un report d'audience pour analyser les offres, pour que le CCE et les salariés puissent donner leur avis et le tribunal l'a entendu», s'est félicité Jérôme Guillemin, secrétaire général CGT au CE du site de Saint-Fons (Rhône).
Un représentant de la CFE-CGC, Jean Rollet, a lui aussi exprimé un «grand soulagement, parce qu'on a deux repreneurs qui déposent leurs offres».
Mercredi, le tribunal pourra «se mettre en délibéré pendant un maximum de 48 heures», a expliqué le syndicaliste.
Lors de l’audience de ce jeudi, le Tribunal de Commerce de Lyon a été informé des deux offres définitives de reprise de Kem One, déposées par la société d’investissements OpenGate Capital et une personne physique, Alain de Krassny, propriétaire du groupe autrichien Donau Chemie.
Dans un communiqué, la direction de Kem One «se réjouit de cette issue positive proche pour la continuité de l'activité de Kem One, obtenue grâce à l'implication forte de tous les acteurs concernés».
«Compte-tenu de ces éléments, le tribunal de Commerce de Lyon a fixé au 18 décembre la prochaine audience qui désignera le nouvel actionnaire du groupe Kem One», a-t-elle ajouté.
«Grande confiance» du préfet
Inquiets pour leur avenir, les salariés du groupe, placé en mars dernier en redressement judiciaire, avaient lancé mercredi un mouvement de blocage les cinq sites de production en Rhône-Alpes et Paca, classés Seveso.
«Les choses se feront en leur temps, comme il convient», avait jugé mercredi dans un communiqué le préfet Jean-François Carenco, réaffirmant «sa grande confiance dans l'issue positive» du dossier Kem One, après huit mois de négociations pilotées par le gouvernement.
Le tribunal doit en principe mettre fin à l'attente des 1.300 salariés de l'ex-pôle vinylique d'Arkema, menacés par le redressement judiciaire qui touche l'amont des activités (chlorochimie et production de PVC). L'aval (profilés et tubes), bien plus lucratif, n'étant pas concerné.
Après l'abandon mi-novembre du fonds américain Sun Capital et la décision la semaine dernière de la CGT de «suspendre» son plan de continuation de l'activité, baptisé +Phénix+, seuls deux candidats restent en lice.
Selon la CGT, OpenGate Capital apporterait 20 millions d'euros «mais aucun document officiel n'est parvenu au tribunal». M. de Krassny apporterait seulement 5 millions d'euros et «80 millions pourront être prêtés à Kem One à un taux non communiqué», selon le syndicat.
Une porte-parole de Total a précisé à l'AFP que le groupe «abandonnait ses créances sur la période précédant le redressement judiciaire» et que par ailleurs, un «accord a été trouvé sur un prix de l'éthylène avec OpenGate».
Mercredi, la CGT de Kem One a demandé au Premier ministre Jean-Marc Ayrault «d'organiser sans délai une réunion entre les promoteurs» de leur projet +Phoenix+ et Arkema.
«Nous persistons à croire que c'est le meilleur projet pour garantir un avenir à nos sites», assure le syndicat dans un communiqué.
Kem One emploie 2.600 personnes dans le monde, dont 1.780 en France, pour un chiffre d'affaires de 1,1 milliard d'euros en 2012. Le groupe est né il y a 18 mois de la cession par Arkema de son pôle vinylique au financier Gary Klesch, pour un euro.