Les buralistes français prêts à jouer les guichetiers de banque

Les buralistes français prêts à jouer les guichetiers de banque

Les buralistes français, confrontés à l'érosion des ventes de cigarettes, pourront endosser le costume de guichetier de banque début 2014, en distribuant un nouveau compte de paiement "low cost" pour diversifier leurs revenus.
© 2013 AFP

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Les buralistes français, confrontés à l'érosion des ventes de cigarettes, pourront endosser le costume de guichetier de banque début 2014, en distribuant un nouveau compte de paiement «low cost» pour diversifier leurs revenus.

Dévoilé avant l'été, le «Compte nickel» commence à prendre forme avec l'annonce mercredi d'un partenatiat entre la Confédération des buralistes et la Financière des paiements électroniques (FPE), qui porte ce projet.

La première prend ainsi 5% du capital de la FPE et les 27.000 buralistes de France obtiennent l'exclusivité de la distribution de ce compte pendant six ans, jusqu'au 31 décembre 2020.

Lancé en phase de test en novembre, le «Compte nickel» pourra ainsi être ouvert en quelques minutes chez un buraliste, après avoir acheté un coffret contenant une carte de paiement Mastercard et fourni un document d'identité et un numéro de téléphone. Le relevé d'identité bancaire (RIB) sera alors immédiatement créé, tout comme le code de la carte.

Son déploiement auprès du grand public reste prévu pour début 2014, avec l'objectif affiché d'arriver à 100.000 comptes ouverts fin 2014, seuil à partir duquel cette start-up deviendra rentable.

La FPE reste majoritairement détenue par ses fondateurs et collaborateurs (56%), devant des investisseurs individuels (39%) et la Confédération des buralistes, qui fédère cette profession.

La formule de base du «Compte nickel», qui comprend notamment sa gestion par internet, des notifications par SMS, les virements et les prélèvements, coûtera 20 euros par an.

Coût et services réduits

S'y ajouteront des frais pour les retraits d'espèces chez les buralistes (0,5 euro) ou dans un distributeur de billets (1 euro) ou encore en cas de dépôts d'espèces chez le buraliste (2% de la somme).

Etant donné qu'aucun découvert n'est possible, il n'existe donc aucun agio, frais d'incident ou frais d'intervention avec cette offre, fruit de la rencontre entre l'ancien PDG de Boursorama (groupe Société Générale), Hugues Le Bret, et le concepteur du Pass Navigo, utilisé dans les transports en Ile-de-France, Ryad Boulanouar.

«Le coût annuel du +Compte nickel+ ne devrait pas dépasser 50 euros par an, soit trois fois moins que le tarif généralement constaté», a relevé M. Le Bret, président du comité de surveillance de la FPE.

Il a également fait valoir que ce nouveau compte ne faisait pas peser davantage de risques de cambriolage pour les buralistes car, «au contraire, les clients auront plutôt tendance à venir retirer des espèces, ce qui va alléger leur caisse».

Pour les buralistes, qui seront quelques dizaines à être agréés au lancement du compte, il s'agit de diversifier leurs sources de revenus, alors que les ventes de cigarettes baissent en volume et en valeur.

«Nous pensons que cela peut être un début pour que d'autres entreprises viennent s'appuyer sur notre réseau», a anticipé Pascal Montredon, président de la Confédération des buralistes, citant les abonnements téléphoniques et le paiement des factures d'électricité.

Il a également insisté sur le rôle de commerce de proximité des bureaux de tabac, notamment dans les zones rurales, et sur leur fréquentation, avec 10 millions de clients chaque jour.

Sur les 20 euros du coffret initial contenant la carte de paiement, deux euros seront ainsi reversés aux buralistes, puis un euro les deux années suivantes si le compte reste actif.

Ils percevront également 0,23 euro à chaque retrait d'espèces chez eux et 0,75% de la somme en cas de dépôt.

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