PSA Peugeot Citroën pourrait devenir chinois à 30%
AUTOMOBILE•Le groupe chinois Dongfeng pourrait monter à hauteur de 30% du capital du constructeur, selon «Le Parisien»...20 Minutes avec AFP
PSA Peugeot Citroën va-t-il devenir passer sous contrôle chinois? Selon une information du Parisien samedi, le groupe Dongfeng pourrait monter à hauteur de 30% dans le capital du groupe automobile. Une information que le constructeur français n'a pas souhaité commenter l'information, se contentant d'indiquer qu'il étudiait «différents projets, industriel et commercial», mais qui ferait l'effet d'une bombe.
Car selon le quotidien, Dongfeng, déjà partenaire de l'entreprise française en Chine, deviendrait, avec 30% du capital du groupe, le premier actionnaire devant la famille Peugeot, qui en détient 25,4%. «On étudie différents projets, industriel et commercial, avec différents partenaires et les modalités de financement qui pourraient y être associés. A ce stade, aucun projet n'est arrivé à maturité», a réagi auprès de l'AFP un porte-parole de PSA Peugeot Citroën.
«Des réflexions en cours»
Fin septembre, le président du directoire du groupe, Philippe Varin, avait affirmé avoir «un certain nombre de réflexions en cours» pour renforcer le partenariat avec Dongfeng. Le constructeur automobile français, en difficulté, possède deux coentreprises en Chine: l'une à Shenzhen (sud-est) avec Changan, consacrée à la ligne DS et l'autre avec Dongfeng pour fabriquer des véhicules Peugeot et Citroën dans leurs trois usines de Wuhan (centre).
De son côté, Dongfeng avait indiqué à l'agence Bloomberg avoir «reçu des informations de la part de banques d'investissement concernant PSA», sans toutefois préciser quelle suite il comptait y donner. PSA s'était par ailleurs allié en février 2012 au constructeur américain General Motors, qui a pris 7% de son capital.
Pour la CFTC, «la priorité, c'est l'emploi»
Franck Don, délégué syndical central CFTC, a affirmé samedi auprès de l'AFP ne pas avoir «d'informations officielles» sur une entrée du constructeur chinois dans le capital de PSA Peugeot Citroën, mais, ajoute-t-il «je ne fais pas partie des gens qui tomberaient de l'armoire le jour où on apprendrait qu'un groupe chinois, ou un autre, puisse entrer dans le capital». Selon lui, «le nouveau contrat social» que les syndicats sont en train de négocier avec la direction «n'est pas détaché complétement de ces opérations» capitalistiques. Ce contrat, «au-delà des économies réalisées, est un signe de politique sociale envoyé aux groupes qui pourraient entrer dans le capital» de PSA pour dire «qu'en France on négocie et que les gens sont capables de comprendre qu'il faut faire des efforts».
La direction de PSA a donné jusqu'au 22 octobre aux syndicats pour accepter ou non un projet d'accord, négocié pendant plusieurs mois, afin de redresser le groupe automobile grâce à des sacrifices consentis par les salariés en contrepartie d'assurance sur l'emploi et le maintien des sites en France. Pour les syndicats, «la priorité des priorités, c'est l'avenir des salariés et la préservation des emplois», a affirmé Franck Don.