Des travailleurs indépendants font le siège du RSI

Des travailleurs indépendants font le siège du RSI

SOCIAL – Ils campent depuis onze jours devant une caisse régionale...
Céline Boff

Céline Boff

Une yourte, des tentes, des caravanes… Depuis onze jours, des commerçants, des artisans et des petits patrons font le siège de la caisse régionale du Régime social des indépendants (RSI) de Niort (Deux-Sèvres) et ils ne sont pas près de lever le camp.

Ce qu’ils réclament? L’organisation d’une table-ronde avec les responsables du RSI et les ministres Marisol Touraine et Sylvia Pinel. Créé en 2005, le RSI devait faciliter les relations des travailleurs indépendants avec leurs organismes de protection sociale… Mais il a surtout facilité les dysfonctionnements et les bugs.

Ce qui fait dire à la Cour des comptes que ce RSI «est aujourd’hui encore moins efficace et plus coûteux que les trois régimes auxquels il a succédé, ce qui est un comble».

«Si ça continue comme ça, demain, je ne serai plus au RSI, mais au RSA»

Si les indépendants se mobilisent, c’est à cause de leurs cotisations sociales. Car elles sont calculées sur les bénéfices réalisés… deux ans auparavant. Ce qui est indolore si le chiffre d’affaires de l’entreprise stagne ou s’accroît, mais qui se révèle catastrophique lorsqu’il chute… Comme c’est le cas pour de plus en plus d’indépendants en ces temps de crise économique.

«Je travaille tout le temps, week-end compris, mais cette année, mes ventes ont chuté de 50%. Je suis étranglé par le montant des cotisations et des régularisations que j’ai à payer. Et si je finis par mettre la clef sous la porte, je n’aurai même pas droit au chômage», s’agace Franck, à la tête d’une société d’import de mobilier. «Si ça continue comme ça, demain, je ne serai plus au RSI, mais au RSA

«Nous voulons payer nos charges chaque trimestre, sur les trois mois écoulés. Cela nous permettrait de mieux gérer nos entreprises et d’en finir avec les erreurs, notamment celles en notre défaveur, qui sont nombreuses…», avance Pascal Geay, président de l’association Sauvons nos entreprises, à l’origine de la mobilisation.

Sur la page Facebook du mouvement, les soutiens parviennent de toutes les villes de France. Certains racontent leur situation, comme Jean-Michel: «Mon épouse reçoit une mise en demeure du RSI de payer près de 9.000 euros avec menace de saisie… Trois lettres recommandées plus tard, nous recevons un courrier nous informant que le RSI lui doit 560 euros…».

Des députés UMP veulent changer la loi

Si les ministres n’ont pas donné signe de vie, Stéphane Seiller, le directeur national du RSI, est prêt à recevoir mardi prochain une délégation de Sauvons nos entreprises. En attendant, le régime joue l’apaisement en rappelant qu’il a engagé depuis juillet une réflexion pour simplifier le calendrier des appels de cotisations et qu’il a même déjà «formulé des propositions aux pouvoirs publics, dans le cadre du prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale».

Des politiques soutiennent déjà ce combat. Le groupe des Cadets-Bourbon va en effet «déposer dans les prochaines semaines un projet de loi pour revoir le mode de calcul du RSI», assure Julien Aubert, l’un des sept députés UMP qui composent ce club.