La CGT qualifie les emplois d'avenir «d'emplois précaires»
EMPLOI•le syndicat demande au gouvernement de durcir les conditions de subvention des entreprises...20 Minutes avec AFP
Les emplois d'avenir, mesure phare du gouvernement en faveur des jeunes peu ou pas qualifiés, constituent «de nouveaux contrats précaires», a affirmé lundi la CGT en demandant au gouvernement de durcir les conditions de subvention. «Où sont les CDI ? (...) Seuls 10% des jeunes sont recrutés en CDI» et «près de 45% des jeunes sont recrutés sur des CDD de moins de 3 ans, ce qui devait être l'exception tend à devenir la règle», a souligné le syndicat dans un communiqué.
Lancés en novembre 2012, les emplois d'avenir, des CDI ou CDD d'un an (renouvelable) à trois ans, visent à donner une première expérience professionnelle aux jeunes les moins qualifiés. Ils ouvrent droit pour l'employeur à une subvention (75% du Smic pour le secteur non-marchand, 35% pour les entreprises privées) pendant la durée du contrat (dans la limite de trois ans).
Le gouvernement présente un bilan intermédiaire ce lundi
Alors que le ministre du Travail présente dans l'après-midi un «bilan intermédiaire» du dispositif aux partenaires sociaux et aux régions, la CGT observe dans son propre bilan que «si les objectifs quantitatifs comme le ciblage des emplois d'avenir sur les jeunes les moins qualifiés sont respectés, les emplois d'avenir constituent par contre de nouveaux contrats précaires».
Au 5 septembre, plus de 54.000 contrats avaient été signés et selon le bilan du ministère du Travail fourni aux partenaires sociaux, dans plus de 86% des cas, les recrues n'ont pas le Bac et neuf fois sur dix, les postes sont des temps pleins. Seule une minorité de contrats (10,8%) sont des CDI (4,3% des contrats signés dans le secteur non-marchand, 65,1% dans le privé) et 45,5% des CDD de 3 ans. Les autres (43,7%) ont une durée inférieure.
Garantir une formation, un impératif pour la CGT
Pour «éviter que les emplois d'avenir ne soient un dispositif de traitement social du chômage», la CGT «exige» notamment que «les structures publiques» soient obligées «de recruter en CDD de 3 ans temps plein», les entreprises privées «en CDI temps plein».
La CGT réclame aussi «l'obligation, en particulier pour les employeurs du secteur marchand, de garantir une formation qualifiante au jeune» alors qu'une formation qualifiante n'est proposée que par 40% des employeurs du secteur non-marchand et un peu plus de 25% des employeurs du privé.
Interrogé par l'AFP, le syndicat Force ouvrière estime que les emplois d'avenir «ne sont pas dans la cible», rappelant comme la CGT que «le CDD de trois ans devait être la norme».