Chine: le baptême de l'air de l'avion C919 repoussé d'un an

Chine: le baptême de l'air de l'avion C919 repoussé d'un an

Le groupe chinois Comac s'est vu contraint de repousser d'une année, à 2015, le vol inaugural de son futur avion moyen-courrier C919, a rapporté mercredi un média officiel, un revers pour les ambitions aéronautiques du pays.
Le groupe chinois Comac s'est vu contraint de repousser d'une année, à 2015, le vol inaugural de son futur avion moyen-courrier C919, a rapporté mercredi un média officiel, un revers pour les ambitions aéronautiques du pays.
Le groupe chinois Comac s'est vu contraint de repousser d'une année, à 2015, le vol inaugural de son futur avion moyen-courrier C919, a rapporté mercredi un média officiel, un revers pour les ambitions aéronautiques du pays. - Philippe Lopez AFP
© 2013 AFP

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Le groupe chinois Comac s'est vu contraint de repousser d'une année, à 2015, le vol inaugural de son futur avion moyen-courrier C919, a rapporté mercredi un média officiel, un revers pour les ambitions aéronautiques du pays.

Développé par l'avionneur public Commercial Aircraft Corporation of China (Comac), le C919, dont la version de base doit permettre le transport de 168 passagers sur 4.075 km, doit être le premier avion de ligne commercial de construction chinoise produit à grande échelle.

Destiné à bousculer le duopole de Boeing et Airbus, le C919 devait accomplir son vol inaugural en 2014 avant les premières livraisons aux acheteurs de l'appareil en 2016, mais «des difficultés» d'ordre technique perturbent ce calendrier, rapporte le quotidien officiel China Daily.

Ainsi, «il est impossible d'exécuter le vol inaugural en 2014 comme prévu» et les premières livraisons «pourraient également être retardées», indique le journal, citant un cadre de Comac ayant requis l'anonymat.

Zhang Yanzhong, directeur du comité consultatif d'experts pour le développement du C919, pointe pour sa part des difficultés liées aux «niveaux de capacités techniques du constructeur» et son manque d'expérience précédente dans la construction d'avions de ligne, tout en estimant que le projet ne rencontrait «aucun revers majeur».

Certains experts s'attendent pourtant à des délais largement prolongés. «Les premiers appareils ne seront pas livrés aux acheteurs avant 2018 ou 2019, au plus tôt», a ainsi estimé Wang Ya'nan, rédacteur en chef adjoint du magazine chinois Aerospace Magazine, cité par le China Daily.

Celui-ci estime qu'il faudra «au moins deux ou trois ans» pour que l'appareil obtienne les certificats de navigabilité nécessaires par les régulateurs nationaux et étrangers.

«Une entrée en service en 2016 devrait s'avérer un objectif difficile à tenir, étant donné les obstacles techniques à surmonter pour obtenir la certification d'un nouvel appareil en une si courte période de temps», a estimé de son coté Christophe Ménard, analyste du courtier Kepler Cheuvreux.

«Même pour Airbus ou Boeing, obtenir (cette certification) en 18 mois est déjà extrêmement compliqué», a-t-il commenté dans une note diffusée mercredi.

Le carnet de ventes prévisionnelles de Comac pour son C919 s'élevait fin 2012 à 380 unités, commandées par au moins quinze compagnies aériennes, principalement chinoises, selon les médias officiels.

Le développement du C919 intervient alors que la demande de trafic aérien en Chine est en pleine effervescence.

Le géant américain Boeing avait estimé l'automne dernier que le pays aurait besoin de 5.260 nouveaux avions commerciaux d'ici à 2031. Comac évalue quant à lui à 4.960 appareils les besoins du marché chinois sur les deux prochaines décennies.

Le C919, qui voudrait s'imposer comme une alternative au 737 de Boeing et à l'A320 d'Airbus, possédera selon Comac des «caractéristiques chinoises», mais repose pour des éléments essentiels sur des technologies étrangères -- notamment pour les caissons centraux d'ailes et moteurs.

L'appareil sera notamment équipé du nouveau moteur Leap conçu par l'équipementier aéronautique français Safran.

Les retards dévoilés mercredi «devraient en théorie avoir un impact sur les équipementiers du Comac 919, dont Safran (...) mais ce délai n'est pas totalement inattendu», a observé M. Ménard.

«Habituel» dans le développement d'un nouvel appareil, ce contretemps était «évoqué par de nombreux observateurs du secteur ces dernières semaines» et les partenaires de Comac «ne devraient pas être pris par surprise», ayant probablement déjà «pris en compte le nouveau calendrier», a-t-il estimé.