SOCIALRSA, ASS, ATH...: 10% de la population française perçoit des minimas sociaux

RSA, ASS, ATH...: 10% de la population française perçoit des minimas sociaux

SOCIALCe qui représente 20 milliards d’euros de dépenses, soit 1% du PIB...
Mathieu Bruckmüller

Mathieu Bruckmüller

Leur nombre ne cesse de progresser alors que l’économie patine depuis 2008. A la fin 2011, selon la dernière enquête de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), 3,7 millions de personnes bénéficiaient de l’un des neuf minima sociaux. C’est 2,4 % de plus qu’en 2010.

Flambée du chômage

«Au total, en incluant les conjoints et les enfants à charge, 10% de la population perçoit une de ces prestations sociales en 2011», calcule la Dress. Une hausse qui s’explique par «la situation toujours dégradée du marché du travail, avec un taux de chômage plus élevé en 2011 qu’entre 2000 et 2008 et un chômage de longue durée qui ne cesse de croître».

D’après la Drees, le versement des minimas sociaux (revenu de solidarité active, allocation de solidarité spécifique, allocation équivalent retraite de remplacement et allocation transitoire de solidarité, allocation temporaire d’attente, allocation aux adultes handicapés, allocation supplémentaire d’invalidité, allocation veuvage, allocations du minimum vieillesse, revenu de solidarité), ainsi que les autres dispositifs socio-fiscaux (impôts dont la prime pour l'emploi, prestations familiales, allocations logement) ont permis de contenir le taux de pauvreté en France à 14% contre 22% si ces aides n’existaient pas. Pas moins de 20 milliards d’euros ont ainsi été redistribués en 2011 soit 1% du PIB allant pour une personne seule de 340 à 1.044 euros mensuels.

8,6 millions de pauvres

Malgré tout, en 2011, 8,6 millions de personnes vivaient avec moins de 964 euros par mois. D’après l’Observatoire des inégalités, si la pauvreté a baissé des années 1970 au milieu des années 1990 avant de se stabiliser au début des années 2000, depuis 2002, elle a flambé de 15% avec 1,1 million de personnes en plus qui ont basculé dans la pauvreté.

«Le mouvement de hausse est très net. Il constitue un tournant dans l’histoire sociale de notre pays depuis les années 1960», analyse l’Observatoire. La France reste en-dessous de la moyenne des 27 pays de l’Union européenne. Celle-ci frôle les 17% avec de fortes disparités entre les Pays-Bas (3%) et l’Espagne (21,8%).

Et pour les Français, la pauvreté devrait encore continuer à s’accroître dans l’Hexagone. Ils étaient 87% à le penser en 2011, selon une enquête de la Drees, contre 70% en 2000. La Drees note également qu’«en temps de crise, les Français sont plus empathiques envers les personnes pauvres ou exclues».