Fimalac étoffe son pôle média digital en s'offrant Allociné

Fimalac étoffe son pôle média digital en s'offrant Allociné

Fimalac, le holding de Marc Ladreit de Lacharrière, a annoncé ...
© 2013 AFP

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Fimalac, le holding de Marc Ladreit de Lacharrière, a annoncé mardi qu'il allait s'offrir Allociné pour 66,9 millions d'euros, confirmant, après l'acquisition il y a deux mois de Webedia, son recentrage sur les médias sur internet et le divertissement.

La société cotée à Paris, qui contrôle 50% de l'agence de notation Fitch Ratings, veut créer un «champion français» avec des ambitions à l'étranger, en fusionnant l'éditeur de contenus en ligne sur le cinéma Allociné avec le groupe Webedia (sites Purepeople, Puremedia...) et le site Terrafemina.

«En réunissant les deux entités, on se positionne avec 15 millions de visiteurs uniques, comme le premier média digital sur le divertissement et le quatrième média digital» en France, a souligné Véronique Morali, présidente de Fimalac Développement, interrogée par l'AFP.

Alors que les deux parties étaient en discussion exclusive, Fimalac a confirmé mardi «l'acquisition de 98% du capital du groupe Allociné», pour 66,9 millions d'euros, un prix bien inférieur aux 120 millions déboursés par l'américain Tiger Global Management pour le site de cinéma en 2007, qui revend donc cet actif à perte.

L'acquisition porte sur l'ensemble d'Allociné sauf ses activités en Russie, soit la part détenue par Allociné de 40% dans le site Kinopoisk.ru, un poids lourd du net russe avec plus de 16 millions de visiteurs par mois, qui sera cédée, a précisé Mme Morali, appelée à devenir la présidente du directoire de Webedia.

«Nous sommes ravis, Allociné est l'une des marques les plus connues» sur le net et «c'est une entreprise pionnière», a souligné la responsable, qui est la compagne de l'actionnaire principal de Fimalac, Marc Ladreit de Lacharrière.

Créé en 1993 comme un service d'information sur les sorties en salles accessible par téléphone puis sur minitel, Allociné est devenu leader incontournable sur le cinéma en investissant internet. Il dispose aujourd'hui de la première base de données sur le cinéma et les séries télévisées en France avec un chiffre d'affaires de 19 millions d'euros en 2012 pour un bénéfice net de 3 millions d'euros, essentiellement tiré de la publicité sur internet.

Fimalac vise pour son nouveau pôle média un chiffre d'affaires de 50 millions d'euros en 2013 et espère atteindre ainsi un poids critique pour avoir une position forte sur le marché publicitaire.

Avec ce pôle resserré, Fimalac veut proposer une offre intégrée aux annonceurs, avec notamment des «opérations spéciales» (habillage d'un site par une marque par exemple), plus visibles que les bannières publicitaires classiques sur internet. Fimalac compte également développer le «brand publishing», l'édition de contenus pour les marques et la vidéo, deux axes stratégiques sur internet.

Digital et spectacles

Fimalac, qui produit les spectacles de très nombreux artistes français, comme M, Jennifer ou Gad Elmaleh, compte également sur des synergies entre son groupe média numérique et ses activités de production et de distribution de spectacles d'artistes en France et à l'étranger.

Le holding, qui a acquis en 2010 la société Vega exploitant un réseau de salles de spectacle et a une participation de 40 % dans Gilbert Coullier Productions, leader dans l'organisation de spectacles vivants, envisage notamment de promouvoir ses artistes sur ses sites et réfléchit à une activité de vente de billets de spectacles.

Il détient aussi 40% du groupe Lucien Barrière qui propose plus de 2.700 spectacles et animations par an dans ces hôtels et casinos.

Fimalac avait annoncé lors de l'acquisition de Webedia en mai pour 70 millions d'euros, apporter en outre 20 millions d'argent frais pour le développement de ce pôle.

Il compte se renforcer à l'étranger, alors que Webedia est déjà implanté au Brésil et en Russie, et qu'Allociné apporte une présence également au Brésil mais aussi en Allemagne et en Turquie.

«Fimalac avait annoncé cette nouvelle stratégie de diversification au-delà des services financiers avec la cession d'une part de (10% ndlr) Fitch» au groupe de média américain Hearst en 2012, a observé Rupert Baker, responsable de la vente de valeurs européennes à la banque Mirabaud.

Cet article est réalisé par Journal du Net et hébergé par 20 Minutes.