Dès ce lundi, les Français vont téléphoner et surfer moins cher en Europe
TÉLÉCOMS•attendant une abolition pure et dure de l'itinérance, les associations de consommateurs se satisfont de la baisse des tarifs...B. de V. avec AFP
Dès lundi, les Français vont téléphoner et surfer sur leur mobile pour moins cher lorsqu'ils voyageront dans l'Union européenne, avec l'entrée en vigueur comme chaque 1er juillet de nouveaux plafonds tarifaires pour l'itinérance («roaming»).
Ces nouveaux tarifs, encadrés par la Commission européenne, sont applicables à tous les opérateurs télécoms européens pour les appels passés ou reçus hors du pays de souscription.
Des appels à 24 centimes par minute maximum
«C'est clairement une avancée, mais l'Europe des télécommunications ne sera achevée que lorsqu'on abolira le principe même de l'itinérance, résume à l'AFP Cédric Musso, directeur des relations institutionnelles à l'UFC-Que Choisir. Economiquement parlant, il n'y a pas d'arguments pour dire que le tarif des communications en roaming doit être plus élevé que celui des communications nationales», souligne-t-il.
Dès lundi, selon les nouveaux plafonds tarifaires, passer un appel coûtera au maximum 24 centimes par minute (hors TVA)- soit une baisse de 17% par rapport à 2012 - et en recevoir coûtera 7 centimes (-12,5%). L'envoi d'un texto reviendra au maximum à 8 centimes d'euros, soit une baisse de 11%.
45 centimes par Mo, en baisse de 36%
Quant aux données, le téléchargement (photos, mails) ou la navigation sur internet coûteront au maximum 45 centimes par mégaoctet (Mo), soit une réduction de 36% par rapport à 2012. Si le prix de la voix et des SMS sont régulés au niveau de l'UE depuis 2007, et baissent chaque année au 1er juillet, il ne s'agit que de la deuxième révision tarifaire concernant les données.
«Depuis l'Espagne ou l'Italie, le prix des communications en local et vers la France baisse de 32% à 0,23 euro/minute, soit un tarif 20% moins cher que le plafond européen (0,29 euro/minute)», se targue Free dans un communiqué.
Autre «gros» morceau, le roaming international
Si elle constitue une bonne nouvelle pour les consommateurs, cette baisse de tarifs va cependant grever le chiffre d'affaires des opérateurs, européens et français, qui sont déjà soumis à une intense guerre tarifaire. En outre, les touristes choisissant plus souvent des destinations du sud de l'Europe (Italie, Espagne, etc.), le manque à gagner devrait se faire ressentir encore plus pour les opérateurs de ces pays touristiques.
Fin mai, la commissaire européenne chargée des Nouvelles technologies, Neelie Kroes, a déjà annoncé son intention de présenter un paquet législatif en vue d'abolir purement et simplement le «roaming» intra-européen en 2014.