A la Une de l’actualité de ce lundi 21 janvier 2013, il y a la neige, le Mali, mais il y a aussi le départ de Jean-Claude Juncker. Cet homme, ministre des Finances et Premier ministre du Luxembourg, a présidé pendant huit ans l’Eurogroupe. Un organe dont vous avez sans doute déjà entendu parler, sans forcément en maîtriser toutes les subtilités. 20 Minutes vient réparer tout ça.

L’Eurogroupe, c’est quoi?

Une sorte de club réservé aux ministres de l’Economie et des Finances des pays membres de la zone euro –soit à ce jour 17 personnes. Auxquelles viennent s’ajouter le président de la Banque centrale européenne (BCE) et un représentant de la Commission européenne. Ce petit monde se réunit une fois par mois lors d’un rendez-vous informel. C’est-à-dire sans prise de décision. L’Eurogroupe a été créé en 1997 par le Conseil européen.

L’Eurogroupe, pour quoi faire?

Officiellement, pour discuter. De l’euro, du budget, de la conjoncture, de l’emploi, de la crise… Bref, de tous les sujets de prédilection des ministres des Finances. Qui se réunissent pour atteindre un objectif: coordonner leurs politiques. Ils profitent également de cette réunion mensuelle pour préparer leurs positions et les exprimer d’une seule voix sur les scènes européenne et internationale.

Si l’Eurogroupe se réunit pour discuter, c’est parce qu’il ne peut pas prendre de décision. Ce droit revient à l’Ecofin, comprenez le Conseil pour les affaires économiques et financières, qui regroupe quant à lui tous les ministres de l’Economie et des Finances de l’Union européenne –donc 27 personnes– et parfois, les ministres du Budget.

Reste que pendant l’Ecofin, les représentants des pays qui n’appartiennent pas à la zone euro n’ont pas le droit de se prononcer sur les dossiers relatifs à l’euro ou à l’union monétaire. Seuls les ministres de l’Eurogroupe le peuvent.

Qui préside l’Eurogroupe?

Un ministre des Finances -mais pas forcément en exercice- pour deux ans et demi. Ce mandat est renouvelable comme le prouve d’ailleurs la longévité de Jean-Claude Juncker à ce poste de président: il l’occupe depuis le 1er janvier 2005. Il devrait être remplacé ce lundi par Jeroen Dijsselbloem (prononcez «Yéroun Dééssèlbloum»), ministre des Finances des Pays-Bas depuis deux mois à peine.

La candidature de ce quadragénaire (46 ans) est soutenue par l’Allemagne. Un peu moins par la France. «J'ai dit que Jeroen Dijsselbloem était sympathique, intelligent, mais je lui ai demandé ce qu'il voulait faire pour l'UE, c'est la moindre des choses», a déclaré Pierre Moscovici dimanche lors de l'émission Internationales de RFI-TV5-Le Monde.

Accessoirement, Jeroen Dijsselbloem ne parlerait pas le français. Ce que ne manque pas de twitter Jean Quatremer, correspondant à Bruxelles du quotidien Libération: «Donc, pour la première fois, la France accepte de nommer un dirigeant UE qui ne parle pas français.»

« Donc, pour la 1ère fois , la France accepte de nommer un dirigeant UE qui ne parle pas français #eurogroupe #waterloo @pierremoscovici — Jean Quatremer (@quatremer) Janvier 20, 2013 »