Semences: Les agriculteurs organisent la résistance face à l'industrie

Semences: Les agriculteurs organisent la résistance face à l'industrie

Avec Reuters

Avec Reuters

Les coopératives de semences paysannes se multiplient en France, comme partout dans le monde, à l'initiative d'agriculteurs désireux de cultiver la biodiversité et de se libérer des droits de propriété imposés par l'industrie semencière.

Des paysans du Brésil mais aussi d'Autriche, d'Asie ou d'Afrique, ont décidé par nécessité ou par conviction de rechercher des semences anciennes, non brevetées, pour, à force de croisements, retrouver les meilleures semences reproductibles annuellement, une habitude peu à peu perdue. Bertrand Lassaigne, agriculteur à La Change, près de Périgueux, a été le pionnier d'un mouvement qui s'intensifie.

Rencontres internationales

Installé en 1990, cet homme de 51 ans n'avait pas vocation à devenir un militant. Mais il a pris conscience du danger qu'il y avait à laisser l'agriculture être dépendante de l'industrie semencière en se convertissant à l'agriculture biologique. Depuis cette époque, le mouvement s'est développé au point qu'en septembre dernier les premières rencontres internationales des Maisons de semences paysannes ont réuni à Boulazac, près de Périgueux, 300 représentants d'une quinzaine de pays pour partager leurs expériences.

Ces maisons, dont la première en France fut créée en Périgord, se sont fédérées et peu à peu s'étendent sur le territoire. Elles sont aujourd'hui une soixantaine. Tout est venu de la volonté de Bertrand Lassaigne, un des rares agriculteurs bio de Dordogne à l'époque, de produire une farine de blé correspondant à la demande des boulangers biologiques de Dordogne qui se fournissaient jusque-là ailleurs.