La gestion de l'Institut du Monde Arabe épinglée par la Cour des comptes
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La gestion de l'Institut du Monde Arabe (IMA), implanté à Paris, est à nouveau épinglée dans un rapport de la Cour des comptes, qui, tout en notant des progrès par rapport à sa dernière enquête, note des «dysfonctionnements» dans la gouvernance et son organisation.
«La Cour reconnaît que l’effort de redressement financier a été réel depuis son premier contrôle en 2007 mais que des problèmes persistent», note dans son document, publié mardi et adressé au ministère des Affaires étrangères, l'organisme de contrôle des dépenses publiques. «Les dysfonctionnements touchent la gouvernance de l’Institut, l’organisation des services, la programmation des activités, la fréquentation de l’Institut, la gestion financière et celle du personnel», précise la Cour.
L’IMA, qui célèbre cette année son 25e anniversaire, est dirigé depuis un an par l'ex-député UMP Renaud Muselier, après l'avoir été par Dominique Baudis. En juillet, le chef de la diplomatie, le socialiste Laurent Fabius, avait signifié son congé à Renaud Muselier pour fin 2012, arguant de la nécessité d'un nouvel élan et d'une réforme de la gouvernance.
«Certaines pratiques dispendieuses n'ont pas disparu»
Pour la Cour des comptes, qui a mené son enquête sur la période 2007-2011, «l'effort de redressement financier a été réel». La subvention de la France a été portée à 12,3 millions d'euros et des arriérés de cotisations ont été récupérés auprès de la Libye et de l'Irak. Des mécénats ont été obtenus auprès du Koweit et de l'Arabie saoudite. «Certaines pratiques dispendieuses n'ont toutefois pas disparu», précise la Cour. Dans ses autres critiques, elle cite une gouvernance depuis 2009 à deux têtes, avec un président de Conseil d'administration et un président d'un Haut conseil. Cette dernière fonction a permis à Dominique Baudis de rester à l'IMA alors qu'il avait été élu au Parlement européen, un mandat incompatible avec sa fonction au Conseil d'administration.
Cette double gouvernance «a entraîné des dysfonctionnements», note la Cour, évoquant une «confusion» de rôles et des duplications de réunions. Son rapport plaide pour une «réunification des deux fonctions». Il dénonce aussi «l'absence d'une programmation anticipée, cohérente et lisible des activités» de l'IMA, avec des expositions sans expertise préalable des services, n'entraînant qu'un «faible niveau de fréquentation des expositions».
Au plan financier, toujours «fragile», la Cour juge enfin que «la question d'une nouvelle forme de contribution des pays arabes doit être posée». L'IMA est une fondation de droit français à visée culturelle, réunissant la France et vingt-deux pays de la Ligue arabe. Le président du Haut conseil est nommé sur proposition du chef d'Etat français.