Doux peut-il encore se relever de sa dure chute?
ENTREPRISE•Ce mardi, le tribunal doit se prononcer sur l'avenir de Doux. Le Français, qui a perdu son statut de leader mondial de la volaille, semble pouvoir remonter la pente...Bertrand de Volontat (avec agences)
Ce mardi, le tribunal de commerce de Quimper (Finistère) rend sa décision sur les offres de reprise de quatre sites du groupe volailler français. Un prolongement de la période d’observation du redressement judiciaire de six mois devrait être prononcé afin de finaliser le plan de continuation. Mais comment Doux, pourtant premier producteur européen de volaille, en est-il arrivé là?
La chute
Le 1er juin dernier, l’entreprise, alors endettée à hauteur de 437 millions dépose le bilan. Sur l'ensemble de ces dettes, les 142 millions d'euros de créances dues à la banque britannique Barclays seront transformés en participation au capital de Doux à hauteur de 80%, la famille Doux conservant 16% des parts et BNP-Paribas 4%.
A ce jour, des négociations sont en cours avec d'autres investisseurs, tels le groupe saoudien Al Munajem, un des principaux clients de Doux, ou l'organisme financier de la filière oléo protéagineuse Sofiprotéol, susceptibles d'entrer également dans le capital.
Les emplois en jeu
Le 10 septembre dernier, le pôle frais de Doux avait été mis en liquidation, laissant quelque 1.000 salariés sur le carreau. Le reste du groupe, à savoir les pôles export et produits élaborés et quelques petites autres entités, ont eux fait l'objet d'un redressement judiciaire. «On entre maintenant dans l'étape de restructuration industrielle, de plans d'investissements, de redéploiements», avait alors expliqué maître Lantourne avocat du groupe Doux.
Malgré le plan d'investissement totalement autofinancé de 35 millions d'euros sur trois ans prévu par le groupe et qui devrait permettre de prolonger son existence, les syndicats avaient fait part le mois dernier de leurs craintes de nouvelles suppressions d'emplois (130 postes précisément).
Les chances de survie
Mais Doux va déjà mieux notamment grâce à la disparition de ces pôles. En se recentrant sur son activité traditionnelle de poulets congelés destinés à l'export et a conservé les produits élaborés avec la marque Père Dodu. Il prévoit ainsi un résultat net de 8,5 millions d'euros pour le dernier trimestre 2012 et un résultat compris entre 15 et 20 millions d'euros pour 2013, a-t-on appris.
Cette embellie l'a conduit notamment à embaucher 200 personnes en CDD ces dernières semaines. Un véritable argument pour accompagnée sa demande de continuation de période d’observation.