DETTEAprès Moody's, Paris et Berlin donnent le change

Après Moody's, Paris et Berlin donnent le change

DETTEParis et Berlin dédramatisent le déclassement de la France décidé lundi soir par l'agence de notation...
C.P. avec agences

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Paris et Berlin se sont efforcés mardi de donner le change après la dégradation de la note souveraine de la France par l'agence Moody's, dans un contexte d'inquiétude sur les divergences de performance et de vision de l'UE de part et d'autre du Rhin.

Après Standard & Poor's en début d'année, l'agence d'évaluation financière Moody's a, à son tour, retiré lundi soir à la France sa note maximale de "triple A", en l'abaissant d'un cran à Aa1.

L'agence a assorti cette note d'une perspective négative, ce qui signifie qu'elle menace de l'abaisser à nouveau à moyen terme.

Pas de «perte de confiance entre la France et l'Allemagne».

Lors d'une conférence de presse convoquée au lendemain de l'annonce par l'agence internationale de l'abaissement de "Aaa" à "Aa1" de la note souveraine de long terme, le ministre français de l'Economie Pierre Moscovici a estimé qu'il n'y aurait pas de «perte de confiance entre la France et l'Allemagne».

Son homologue allemand, Wolfgang Schäuble, a abondé dans le même sens :«La note de la France est toujours stable et il ne faut pas dramatiser ceci de manière excessive».

Rappel à l'ordre pour la zone euro

Des déclarations faites à quelques heures d'une réunion de l'Eurogroupe décisive pour le déblocage d'une nouvelle tranche d'aide internationale à la Grèce et de dissensions entre les bailleurs de fonds du secteur public du pays sur les modalités d'allègements de sa dette.

Le retour sur le devant de la scène du dossier grec et les atermoiements sur une aide à l'Espagne ont souligné, s'il en était besoin, que la page de la crise de l'euro n'était pas vraiment tournée.

Le report par le Fonds européen de stabilisation financière (FESF) d'une émission de nouvelles euro-obligations à trois ans après le déclassement de la note de la France a aussi souligné la sensibilité des mécanismes européens de sauvetage à la qualité de signature de leurs garants.

Wolfgang Schäuble n'a toutefois pas manqué de souligner que la décision de Moody's sonnait comme un rappel à l'ordre.

«Nous avons appris hier soir que notre partenaire le plus important avait reçu un léger avertissement d'une agence de notation», a dit le ministre allemand des Finances.

«Nous devons tenir le cap» de la politique suivie

Invité mardi soir devant le congrès des maires de France., François Hollande a lui aussi relativisé. «Nous devons en tenir compte, mener notre politique, tenir notre cap et comprendre que nous avons tout intérêt à redresser nos comptes publics et à agir pour la compétitivité», a-t-il affirmé.

«C'est ce qui nous permet aujourd'hui d'avoir des taux d'intérêts comme jamais nous n'en avons rencontrés depuis des années sur les dettes souveraines», a-t-il fait valoir, soulignant que «même aujourd'hui, les taux d'intérêt n'ont pas bougé et l'écart avec les taux d'intérêts allemands sont restés exactement les mêmes».

Les marchés indifférents

La Bourse de Paris n'a en effet guère été affectée mardi par cette nouvelle dégradation: le CAC 40 a gagné 0,65%, surpassant l'indice panareuropéen EuroStoxx 50
0,55%). Le Dax allemand a progressé dans les mêmes proportions (+0,69%),

Sur le Marché obligataire, le rendement des obligations à dix ans émises par Paris n'a pas non plus été trop affecté, même s'il est monté de sept points de base à 2,15%, contre 2,08% lundi, un niveau guère éloigné des plus bas historiques.