Les Nouveaux Robinson, ou l'épopée d'une entreprise solidaire

Les Nouveaux Robinson, ou l'épopée d'une entreprise solidaire

ENTREPRISE SOLIDAIRELes Nouveaux Robinson est une coopérative biologique. Partie de rien, elle dispose aujourd'hui d'un capital de 4,6 millions d'euros et emploie 230 personnes, dont beaucoup sont en réinsertion...
M.L.

M.L.

Informaticien sans emploi, Didier Le Gars a souhaité créer une entreprise sociale, dont le but était de proposer aux consommateurs un lieu unique de ventes de produits biologiques. En 1993, la Société Coopérative biologique parisienne «Les Nouveaux Robinson» voit donc le jour avec un objectif de respect de l’ensemble de la chaine biologique, tant du coté des fournisseurs que des consommateurs, tout en répondant aux besoins solidaires des salariés.

Le premier magasin a ouvert ses portes à Montreuil, grâce à un capital initial de 91469 euros, levé auprès de consommateurs parisiens, de producteurs de produits biologiques et de fonds solidaires. En 1996, deux nouveaux magasins voient le jour à Boulogne et Neuilly (92), puis ont suivi plusieurs augmentations de capital auprès des consommateurs, salariés et fournisseurs, permettant d’autofinancer les nouveaux investissements. En 2010, l’entreprise a pris une autre dimension en rachetant les magasins de l’enseigne Bio Génération, intégrant de fait 12 magasins dans Paris. Fin 2011, le groupe disposait d’un réseau de 17 magasins dans Paris et sa région.

Une entreprise au capital ouvert

Aujourd’hui, près de 230 personnes travaillent dans les différents magasins du groupe, dont plusieurs en réinsertion par l’emploi. Certains sortent de prison, d’autres sont SDF ou encore chômeurs de longue durée. Au final, au 31 décembre 2011, le capital de la coopérative rassemblait 746 sociétaires et disposait d’un capital de 4,6 millions d’euros. Parmi les sociétaires, 9 associations et 11 sociétés représentent moins de 1% du capital. Parmi elles les SCR (société de capital risque) Cigales, Garrigue, SIFA ou encore la Nef.

Le solde du capital est détenu par des particuliers aux cotés de certains salariés du groupe. Car la coopérative a dès le départ ouvert son capital variable aux souscripteurs, permettant ainsi à de nouveaux partenaires financiers d’entrer au capital, la part sociale étant fixée à 16 euros. Solidarité oblige, la sortie du capital ne peut se faire que sous forme de remboursement de la part sociale et sous certaines conditions. Il s’agit donc bien d’un investissement social et non financier, même si le souscripteur peut recevoir un intérêt aux parts, là aussi sous certaines conditions.