Des salariés de Cycleurope manifestent pour l'avenir du vélo «made in France»
SOCIAL•Les 240 employés d'usine de Loire-Atlantique ont débrayé mercredi matin...De notre correspondant à Nantes, Guillaume Frouin
A Machecoul (Loire-Atlantique), les salariés de l’usine Cycleurope s’inquiètent pour l’avenir du vélo «made in France». La famille Grimaldi, actionnaire de leur groupe, a en effet fait mettre mardi leur site en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Troyes (Aube), dont dépend leur siège social. D’après la CGT, «100 %» des salariés de l’usine, qui emploie 240 salariés (et 80 saisonniers de février à juillet), ont donc débrayé ce mercredi matin. Ils ont presque tous manifesté, dans la foulée, dans les rues de cette commune de 6.000 habitants où l’ex-usine Micmo-Gitane est une institution. En effet, ses vélos ont équipé les plus grands champions cyclistes français (Bernard Hinault, Jacques Anquetil…).
«Intransigeance des actionnaires», dit la CGT
«Le redressement judiciaire n’est pas justifié : à ce jour, le résultat d’exploitation est positif de 800.000 euros», affirme Didier Garreau, délégué syndical CGT. Pourtant, à en croire la direction, les résultats sont «bel et bien dans la rouge». «Il y a une détérioration assez sensible des volumes de ventes, de l’ordre de 37 % depuis quatre ans», affirme un porte-parole de la direction. «Avec les charges, cela a conduit à avoir des pertes sur plusieurs exercices.» Les pertes de parts de marché sont dues, selon Didier Garreau, à l’intransigeance des actionnaires sur les « gestes commerciaux» à l’égard de la grande distribution et des enseignes de distribution spécialisée, dans laquelle l’usine de Machecoul écoule à présent sa production. «Les actionnaires ont voulu à tout prix préserver leurs marges», affirme-t-il.
De son côté, Cycleurope entend trouver aujourd’hui un nouveau «partenaire industriel» à son usine de Machecoul. «A ce stade, je vous confirme que l’actionnaire souhaite vraiment faire perdurer l’activité sur le site», poursuit le même porte-parole. «Ils ont beaucoup investi dedans depuis des années, aujourd’hui c’est un bel outil industriel… Ils sont assez confiants dans le fait de trouver une solution.»