L'UE propose un fonds d'aide alimentaire aux plus démunis
Reuters
La Commission européenne a proposé mercredi la création d'un fonds doté de 2,5 milliards d'euros pour financer l'aide alimentaire aux plus démunis dans l'Union européenne sur la période 2014-2020.
«Donner corps à la solidarité de l'Union avec les plus faibles»
Ce dispositif, qui se substituerait au PEAD (programme européen de distribution des denrées alimentaires aux personnes les plus démunies) créé en 1987, permettrait de prendre en charge 85% des coûts des programmes nationaux, le reste étant à la solde des Etats membres.
Le nouveau fonds «entend donner corps à la solidarité de l'Union avec les plus faibles, ceux qui ont été le plus touchés par la crise économique et sociale», dit dans un communiqué le commissaire européen aux Affaires sociales, Laszlo Andor.
«J'espère que les États membres et le Parlement européen adopteront rapidement cette proposition et le budget y afférent, pour que ceux qui ont besoin d'aide puissent en bénéficier dans les meilleurs délais», ajoute-t-il.
Budget en baisse
Les montants proposés marquent néanmoins une baisse par rapport aux près de 500 millions d'euros de dotations annuelles du PEAD, dont l'existence a été remise en cause l'an passé par plusieurs pays à la suite d'un arrêt de la Cour européenne de justice.
La France avait obtenu de haute lutte, en s'assurant le ralliement de l'Allemagne, le principal pays contributeur, qu'il soit reconduit jusqu'en 2014.
L'aide alimentaire de l'UE à la France a atteint 72 millions d'euros en 2011, soit environ 130 millions de repas distribués par des associations comme les banques alimentaires, la Croix-Rouge, les Restos du coeur ou le Secours populaire.
Selon les associations caritatives agréées pour recevoir l'aide européenne, cela représente un tiers des denrées alimentaires distribuées chaque année en France. Dix-huit millions d'Européens se nourrissent chaque année grâce au PEAD.
Il reste maintenant au nouveau fonds à franchir l'obstacle du Conseil européen, ce qui est loin d'être une formalité au vu de la volonté de pays comme la Grande-Bretagne et l'Allemagne de limiter les dépenses communautaires, jugeant que les actions caritatives sont du seul ressort des politiques nationales.