SANTEL'UFC-Que Choisir fustige «l'intolérable fracture sanitaire» en France

L'UFC-Que Choisir fustige «l'intolérable fracture sanitaire» en France

SANTE3,7 millions de personnes vivent dans un désert médical...
20 Minutes avec AFP

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Alors que s'achèvent les négociations sur les dépassements d'honoraires et que va débuter le débat parlementaire sur le budget de la Sécu, l'UFC-Que Choisir a apporté mardi son éclairage sur les lacunes de l'accès aux soins, évoquant une «fracture sanitaire» dans le pays.

Prenant en compte à la fois les déserts médicaux et les dépassements d'honoraires, l'UFC-Que Choisir a publié son étude, accompagnée d'une carte interactive sur laquelle on peut, pour chacune des 36.000 communes du pays, consulter sur le site de l'association l'offre médicale pour quatre catégories de praticiens: médecins généralistes, pédiatres, ophtalmologistes et gynécologues.

Jamais jusqu'ici l'offre sanitaire n'avait été étudiée sous le double aspect des déserts médicaux et des dépassements d'honoraires. «Nous avons regardé les deux dimensions de l'accès aux soins, la dimension géographique et la dimension financière. Et c'est vrai que lorsqu'on couple les deux, les résultats sont assez dramatiques», a déclaré Alain Bazot, président de l'association consumériste.

En cliquant sur «la carte de l'intolérable fracture sanitaire», selon les termes de l'association, le patient-internaute peut ainsi trouver l'offre médicale pour les quatre catégories de praticiens étudiés et constater si son accès aux soins est facile ou non, surtout s'il veut être soigné uniquement aux tarifs opposables (remboursés par la Sécu).

L'enquête montre quelques surprises: il n'y a pas que dans les campagnes reculées qu'il est difficile de se faire soigner. Par exemple dans des grandes villes de plus de 100.000 habitants comme Orléans, Le Havre, ou Mulhouse, on peine à trouver des pédiatres de secteur 1 (sans dépassements). Au total, ce sont 58% des Français qui ont un accès difficile aux pédiatres conventionnés.

«Raccourcis démagogiques»

Pour les ophtalmologistes et les gynécologues, la situation est encore bien pire. Non seulement ces spécialistes se font rares mais moins de la moitié (46%) pratiquent les tarifs opposables. Du coup, ce sont 80% des Français, soit 51 millions de personnes, qui ont potentiellement des difficultés à y avoir accès.

Si la situation est meilleure pour trouver des médecins généralistes, plus nombreux et pratiquant peu les dépassements, 3,7 millions de personnes vivent néanmoins dans un désert médical et 13,6 millions dans une zone à «accès difficile» à ces praticiens.

Finalement, ce sont les villes moyennes de province où la situation est la plus acceptable, estime l'association, qui ne fait pas que constater, mais milite pour que soit réduite cette «fracture sanitaire». Elle demande ainsi que seuls puissent s'implanter dans les secteurs «surdotés» des médecins de secteur 1 et que les aides publiques soient réservées aux médecins de zones «sousdotées», comme le préconise la Cour des comptes. Prônant à terme la disparition des dépassements, l'UFC Que choisir suggère de les plafonner temporairement à 40% du tarif Sécu (taux médian remboursé par les complémentaires santé) dans l'attente d'une refonte complète de la tarification des actes.

Cette étude a été simultanément publiée avec une autre de l'Insee, qui montre que la quasi-totalité de la population française habite à moins de 15 mn d'un médecin généraliste, d'un kiné ou d'une infirmière, mais que la «proximité ne rime pas toujours avec accessibilité».

La CSMF, le plus important syndicat de médecins libéraux, a dénoncé «les raccourcis démagogiques» de l'UFC-Que Choisir, qui ont été démentis selon lui par l'étude de l'Insee. «Vouloir affoler l'opinion en laissant croire que notre pays est couvert de déserts médicaux est une hérésie», estime le syndicat dans un communiqué.

>> Vous vivez dans un «désert médical»? Vous vivez dans une grande ville? Attente de plusieurs mois pour un rendez-vous ou long trajet pour aller chez le médecin, quelles difficultés rencontrez-vous?

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