SOCIALMesures renforcées pour les salariés de Doux

Mesures renforcées pour les salariés de Doux

SOCIALLe ministre délégué à l'agroalimentaire a annoncé vendredi à Rennes des mesures d'accompagnement renforcées pour les salariés touchés par la crise du groupe volailler Doux et le lancement d'un plan de formation pour les salariés les moins qualifiés du secteur...
Avec Reuters

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Dans un premier temps, un programme destiné à 200 employés de la filière avicole bretonne travaillant dans 17 entreprises va être mis en place pour un montant de 400.000 euros, pris en charge à 50% par l'Etat. «C'est une des clés de l'avenir de la filière, faire en sorte qu'on investisse aussi dans la ressource humaine des salariés de nos territoires car c'est avec eux que nous reconstruirons la filière avicole», a souligné Guillaume Garot qui a rencontré à Rennes des représentants syndicaux du groupe Doux. Le ministre a aussi annoncé le renforcement de «l'accompagnement humain et psychologique» des quelque 970 salariés licenciés à la suite de la liquidation judiciaire du pôle poulet frais du volailler, qui employait 1.700 personnes. «Le choc a été violent (...). Il y a donc besoin de renforcer cette dimension d'appui psychologique», a t-il dit, précisant que les représentants des salariés lui avaient fait part de «personnes en grande souffrance».

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L'ensemble de ces salariés vont également bénéficier d'un «contrat de sécurisation professionnelle» pour faciliter leur reconversion, tout en percevant durant encore une année la totalité de leur salaire.
Guillaume Garot, qui a annoncé jeudi à Graincourt, dans le Pas-de-Calais, où se trouve un site non-repris de Doux, le déblocage d'un million d'euros «pour soutenir tous les projets qui permettent de créer localement de l'emploi», pourrait également prendre des mesures similaires pour d'autres sites. «Ce qui vaut pour Graincourt pourra valoir pour d'autres territoires», a t-il déclaré, évoquant «tous les territoires impactés par les grandes difficultés du groupe Doux».

Espoir pour la filière

«L'Etat est là, il ne laissera tomber aucun salarié, aucun territoire», a insisté le ministre qui s'est dit confiant dans l'avenir de la filière avicole française. Il a précisé attendre d'ici la fin de l'année des propositions qui permettent de mettre en place «une véritable stratégie de reconquête» pour ce secteur. «Je crois en l'avenir de la filière avicole française. Avec les salariés, les élus, les acteurs économiques, nous avons les ressources pour aller de l'avant. Il faut que cette filière retrouve de la compétitivité et des marchés pour garantir les emplois sur l'ensemble des territoires», a déclaré Guillaume Garot.

Le ministre a également rappelé «la grande vigilance de l'Etat» vis-à-vis du plan de continuation de Charles Doux pour les pôles poulet export et produits élaborés du groupe. «J'espère que son pari est mesuré et pas risque», a t-il dit, concernant la volonté du PDG du groupe de renforcer la filière poulet export en tablant sur le versement des restitutions européennes. «Sur la question des restitutions, je lui ai dit de ne pas faire de plan sur la comète. Le gouvernement est à l'action vis-à-vis de nos partenaires européens mais c'est un système qui ne sera pas garanti ad vitam aeternam», a t-il ajouté. Guillaume Garot s'est aussi inquiété des «hypothèques» qui pèsent encore sur l'avenir du groupe, en relation notamment avec les dettes contractées au Brésil dont le montant précis devrait être connu la semaine prochaine. Mis en redressement judiciaire le 1er juin, le groupe Doux, qui compte aujourd'hui 2.100 salariés dont 400 CDD, a été placé en période d'observation jusqu'au 30 novembre.