DRAMEA Marseille, un dimanche en enfer

En images : Retour sur les effondrements d’immeubles de la rue de Tivoli, à Marseille

DRAMEDans la nuit de samedi, un immeuble s’est écroulé rue de Tivoli dans le cinquième arrondissement de Marseille, entraînant la chute d’une partie des immeubles adjacents. Quatre à dix personnes pourraient être prisonnières des décombres.
La ville de Marseille avait déjà été endeuillée par l'effondrement de deux immeubles rue d'Aubagne en 2018, avec huit personnes décédées.
La ville de Marseille avait déjà été endeuillée par l'effondrement de deux immeubles rue d'Aubagne en 2018, avec huit personnes décédées.  - CLEMENT MAHOUDEAU
J.L et M.P. avec AFP

J.L et M.P. avec AFP

Samedi, peu après minuit, la ville de Marseille a de nouveau basculé dans l’impensable, avec l’effondrement d’un immeuble dans le 5e arrondissement, rue de Tivoli, sans que les causes ne soient pour l’instant connues. Quelques heures plus tard, ce sont les deux immeubles adjacents, le 15 et le 19 de la rue Tivoli, qui s’écroulaient partiellement à leur tour, alors que les opérations de secours avaient commencé.

Le bilan humain est pour l’instant incertain : le ministre de l’Intérieur, arrivé à Marseille dimanche matin, évoquait « quatre à dix victimes » probablement coincées sous les décombres, tandis que 179 personnes ont été évacuées des immeubles voisins. Parmi elles, cinq blessés pris en charge médicalement, mais aucun touché gravement.

Un pompier et un chien recherchent des victimes dans les décombres de la rue de Tivoli, un jour après l’effondrement d’un immeuble dans la rue, à Marseille, dans le sud de la France, le 10 avril 2023.
Un pompier et un chien recherchent des victimes dans les décombres de la rue de Tivoli, un jour après l’effondrement d’un immeuble dans la rue, à Marseille, dans le sud de la France, le 10 avril 2023. - NICOLAS TUCAT / AFP

Les chiens de l’unité cynotechnique du bataillon des marins-pompiers de Marseille sont à la manœuvre dans les gravats en combustion de la rue de Tivoli. Selon nos confrères de La Provence, « le sol trop chaud et les fumées de l’incendie rendent leur intervention particulièrement difficile ».

« Il reste de l’espoir et tant qu’il reste de l’espoir, nous ne nous arrêterons pas », a affiché lundi 10 avril 2023 Benoît Payan, le maire de la deuxième ville de France, lors d’un point presse matinal.
« Il reste de l’espoir et tant qu’il reste de l’espoir, nous ne nous arrêterons pas », a affiché lundi 10 avril 2023 Benoît Payan, le maire de la deuxième ville de France, lors d’un point presse matinal. - NICOLAS TUCAT / AFP

«Il reste de l’espoir et tant qu’il reste de l’espoir, nous ne nous arrêterons pas », a affiché lundi 10 avril 2023 Benoît Payan, le maire de la deuxième ville de France, lors d’un point presse matinal.

« L’enfer », « la peine », « la douleur », Marseille s’est réveillée sous le choc lundi 10 avril 2023, vingt-quatre heures après l’effondrement d’un immeuble du centre-ville, les secours fouillant sans relâche les décombres à la recherche d’autres disparus.
« L’enfer », « la peine », « la douleur », Marseille s’est réveillée sous le choc lundi 10 avril 2023, vingt-quatre heures après l’effondrement d’un immeuble du centre-ville, les secours fouillant sans relâche les décombres à la recherche d’autres disparus. - NICOLAS TUCAT / AFP

Seule bonne nouvelle lundi matin : la personne envisagée disparue dans un immeuble voisin de celui qui s’est effondré brutalement dans le centre de Marseille dimanche s’est elle « manifestée auprès de ses proches », a annoncé le parquet.

Lundi matin, un troisième puis un quatrième corps ont été découverts dans les décombres après les deux extraits dans la nuit. Aucune indication n’a été donnée sur l’identité de ces quatre victimes, que ce soit du côté des marins-pompiers, de la ville, du parquet ou du ministre du Logement, Olivier Klein (en photo), arrivé sur place en fin de matinée.
Lundi matin, un troisième puis un quatrième corps ont été découverts dans les décombres après les deux extraits dans la nuit. Aucune indication n’a été donnée sur l’identité de ces quatre victimes, que ce soit du côté des marins-pompiers, de la ville, du parquet ou du ministre du Logement, Olivier Klein (en photo), arrivé sur place en fin de matinée. - NICOLAS TUCAT / AFP

«C’est une situation extrêmement dramatique, je voudrais féliciter l’ensemble des services des secours qui font un travail remarquable. Les recherches se déroulent avec prudence. L’espoir de retrouver des survivants est toujours présent. C’est un travail minutieux, il y a encore des risques d’éboulement des immeubles voisins », a déclaré le ministre du Logement Olivier Klein lundi en direct de la rue de Tivoli, à Marseille.

Plusieurs dizaines de famille vivant dans la rue concernée ont été évacuées et accueillies dans un gymnase voisin en attendant une solution d’hébergement plus durable.
Plusieurs dizaines de famille vivant dans la rue concernée ont été évacuées et accueillies dans un gymnase voisin en attendant une solution d’hébergement plus durable. -  NICOLAS TUCAT / AFP

Un centre d’accueil destiné aux personnes recherchant un membre de leur famille ou un proche dont ils seraient sans nouvelles a été mis en place et 25 personnes s’y sont présentées quelques heures après le drame, selon la procureure. Lundi, au total, près de 200 personnes, dont des familles, ont été évacuées par précaution d’une trentaine d’immeubles alentours.


Pompiers 13 est mobilisée, depuis les premières heures de l’intervention, rue de Tivoli à Marseille.
Pompiers 13 est mobilisée, depuis les premières heures de l’intervention, rue de Tivoli à Marseille. - AP/SIPA / SIPA

«Deux corps sans vie » ont été retrouvés dans la nuit de dimanche à lundi dans les décombres de l’immeuble soufflé par une explosion à Marseille, ont annoncé les pompiers. « Compte tenu des difficultés particulières d’intervention l’extraction (des corps du site) prendra du temps », ont-ils précisé dans un bref communiqué.

Le personnel des services d’urgence regarde les décombres de la rue de Tivoli après l’effondrement d’un immeuble dans la rue, à Marseille, dans le sud de la France, dans la nuit du 9 au 10 avril 2023.
Le personnel des services d’urgence regarde les décombres de la rue de Tivoli après l’effondrement d’un immeuble dans la rue, à Marseille, dans le sud de la France, dans la nuit du 9 au 10 avril 2023. - CLEMENT MAHOUDEAU / AFP

Plus de 100 pompiers sont à la manœuvre depuis samedi, lancés dans une véritable course contre la montre pour sauver un maximum de disparus. Une quinzaine de Pompiers 13 est mobilisée, depuis les premières heures de l’intervention, rue de Tivoli à Marseille.

Fragilisés, deux autres immeubles de la rue Tivoli se sont partiellement écroulés, une fois leurs habitants évacués.
Fragilisés, deux autres immeubles de la rue Tivoli se sont partiellement écroulés, une fois leurs habitants évacués. - Alexandre Vella / 20 minutes

«La déflagration a été ressentie partout dans la ville et encore plus ici dans le quartier du Camas, où l’impact a été considérable », a précisé lundi Yannick Ohanessian, adjoint au maire à la Sécurité : « ça a été d’une violence inouïe, et à ce titre cela a fait bouger potentiellement les bâtiments adjacents, donc il faut être vigilants ».


La ville de Marseille avait déjà été endeuillée par l’effondrement de deux immeubles rue d’Aubagne en 2018, avec huit personnes décédées.
La ville de Marseille avait déjà été endeuillée par l’effondrement de deux immeubles rue d’Aubagne en 2018, avec huit personnes décédées. - CLEMENT MAHOUDEAU / AFP

Comme souvent à Marseille, la solidarité s’est organisée. De nombreuses associations de parents d’élèves du quartier et des habitants se sont mobilisés pour proposer hébergement, vêtements et aide psychologique aux personnes évacuées par précaution d’immeubles environnants. « Marseille fait bloc, Marseille fait face », a estimé, lundi matin, le député LFI des Bouches-du-Rhône Manuel Bompard.


Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin s’est rendu sur les lieux de la catastrophe dimanche matin.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin s’est rendu sur les lieux de la catastrophe dimanche matin. - Nicolas Tucat / AFP

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a confirmé, dimanche, un bilan provisoire de six personnes hospitalisées, mais « aucune entre la vie et la mort », alors qu’il pourrait y avoir, ce jour-là, « entre quatre et dix victimes sous les décombres ».

Benoît Payan, le maire de Marseille, sur les lieux du drame, dimanche matin.
Benoît Payan, le maire de Marseille, sur les lieux du drame, dimanche matin. - NICOLAS TUCAT / AFP

Benoît Payan, le maire de Marseille, a refusé le parallèle avec la catastrophe de la rue d’Aubagne, indiquant que les immeubles qui se sont écroulés n’étaient pas en état d’insalubrité, un témoignage confirmé par plusieurs riverains en attendant le début de l’enquête

A pied d’œuvre depuis le début de la nuit, les pompiers ont vu leur travail ralenti par la persistance d’un incendie empêchant la recherche de disparus sous les gravats.
A pied d’œuvre depuis le début de la nuit, les pompiers ont vu leur travail ralenti par la persistance d’un incendie empêchant la recherche de disparus sous les gravats. - CLEMENT MAHOUDEAU / AFP

«Le gaz fait partie bien évidemment des pistes » pouvant expliquer la déflagration « d’une extrême violence », que les caméras de surveillance ont filmée à 00h46, a toutefois fait savoir la procureure. « On a très vite senti une forte odeur de gaz, qui est restée et qu’on a encore sentie ce matin », a indiqué Savera Mosnier, une habitante d’une rue proche.

Le premier immeuble touché a entraîné partiellement dans sa chute les deux édifices mitoyens, qui heureusement avaient pu être évacués dans la nuit.
Le premier immeuble touché a entraîné partiellement dans sa chute les deux édifices mitoyens, qui heureusement avaient pu être évacués dans la nuit. - Nicolas Tucas / AFP

La procureur a dit dimanche soir qu’il était « à cette heure impossible d’indiquer quelles sont les causes de (l') explosion » qui a soufflé cet immeuble de quatre étages. Selon elle, l’expert judiciaire n’a pas encore pu accéder au site, encore très dangereux et où les secours continuent les opérations de recherche.

L’immeuble situé au 17 rue de Tivoli, dans le 5e arrondissement de Marseille, s’est effondré dans la nuit de samedi à dimanche.
L’immeuble situé au 17 rue de Tivoli, dans le 5e arrondissement de Marseille, s’est effondré dans la nuit de samedi à dimanche. - CLEMENT MAHOUDEAU / AFP / AFP

Ce dimanche, une grue est en action et les pompiers œuvrent parfois à la pioche dans les décombres. Beaucoup de fumée était encore visible dimanche soir à côté d’un amas de gravats, a constaté un photographe de l’AFP depuis un immeuble en hauteur du quartier.


Un engin occupé à déblayer les décombres rue de Tivoli, le 9 avril 2023.
Un engin occupé à déblayer les décombres rue de Tivoli, le 9 avril 2023. -  CLEMENT MAHOUDEAU / AFP

Pendant des heures, les pompiers mont mené une course contre la montre pour éteindre un incendie sous les gravats qui empêche chiens et secouristes de rechercher d’éventuels survivants. La chute du numéro 17 a entraîné quelques heures plus tard l’effondrement du 15, mais les habitants de ce dernier immeuble avaient tous été évacués. Cinq personnes avaient été blessées dans ce bâtiment.


Le travail des pompiers a dû être interrompu à 7h30, quand une partie d’un immeuble adjacent s’est à son tour écroulée, fragilisée par le premier éboulement.
Le travail des pompiers a dû être interrompu à 7h30, quand une partie d’un immeuble adjacent s’est à son tour écroulée, fragilisée par le premier éboulement. - Nicolas Tucat / AFP

Après une déflagration violente dans la nuit de samedi à dimanche, l’immeuble du 17 rue de Tivoli, proche d’un quartier marseillais connu pour ses cafés et restaurants, s’est écroulé. Deux immeubles contigus ont été endommagés, dont l’un s’est effondré dans les heures suivant le drame. Le second menace également de tomber.