En images : Retour sur les effondrements d’immeubles de la rue de Tivoli, à Marseille
DRAME•Dans la nuit de samedi, un immeuble s’est écroulé rue de Tivoli dans le cinquième arrondissement de Marseille, entraînant la chute d’une partie des immeubles adjacents. Quatre à dix personnes pourraient être prisonnières des décombres.J.L et M.P. avec AFP
Samedi, peu après minuit, la ville de Marseille a de nouveau basculé dans l’impensable, avec l’effondrement d’un immeuble dans le 5e arrondissement, rue de Tivoli, sans que les causes ne soient pour l’instant connues. Quelques heures plus tard, ce sont les deux immeubles adjacents, le 15 et le 19 de la rue Tivoli, qui s’écroulaient partiellement à leur tour, alors que les opérations de secours avaient commencé.
Le bilan humain est pour l’instant incertain : le ministre de l’Intérieur, arrivé à Marseille dimanche matin, évoquait « quatre à dix victimes » probablement coincées sous les décombres, tandis que 179 personnes ont été évacuées des immeubles voisins. Parmi elles, cinq blessés pris en charge médicalement, mais aucun touché gravement.
Les chiens de l’unité cynotechnique du bataillon des marins-pompiers de Marseille sont à la manœuvre dans les gravats en combustion de la rue de Tivoli. Selon nos confrères de La Provence, « le sol trop chaud et les fumées de l’incendie rendent leur intervention particulièrement difficile ».
«Il reste de l’espoir et tant qu’il reste de l’espoir, nous ne nous arrêterons pas », a affiché lundi 10 avril 2023 Benoît Payan, le maire de la deuxième ville de France, lors d’un point presse matinal.
Seule bonne nouvelle lundi matin : la personne envisagée disparue dans un immeuble voisin de celui qui s’est effondré brutalement dans le centre de Marseille dimanche s’est elle « manifestée auprès de ses proches », a annoncé le parquet.
«C’est une situation extrêmement dramatique, je voudrais féliciter l’ensemble des services des secours qui font un travail remarquable. Les recherches se déroulent avec prudence. L’espoir de retrouver des survivants est toujours présent. C’est un travail minutieux, il y a encore des risques d’éboulement des immeubles voisins », a déclaré le ministre du Logement Olivier Klein lundi en direct de la rue de Tivoli, à Marseille.
Un centre d’accueil destiné aux personnes recherchant un membre de leur famille ou un proche dont ils seraient sans nouvelles a été mis en place et 25 personnes s’y sont présentées quelques heures après le drame, selon la procureure. Lundi, au total, près de 200 personnes, dont des familles, ont été évacuées par précaution d’une trentaine d’immeubles alentours.
«Deux corps sans vie » ont été retrouvés dans la nuit de dimanche à lundi dans les décombres de l’immeuble soufflé par une explosion à Marseille, ont annoncé les pompiers. « Compte tenu des difficultés particulières d’intervention l’extraction (des corps du site) prendra du temps », ont-ils précisé dans un bref communiqué.
Plus de 100 pompiers sont à la manœuvre depuis samedi, lancés dans une véritable course contre la montre pour sauver un maximum de disparus. Une quinzaine de Pompiers 13 est mobilisée, depuis les premières heures de l’intervention, rue de Tivoli à Marseille.
«La déflagration a été ressentie partout dans la ville et encore plus ici dans le quartier du Camas, où l’impact a été considérable », a précisé lundi Yannick Ohanessian, adjoint au maire à la Sécurité : « ça a été d’une violence inouïe, et à ce titre cela a fait bouger potentiellement les bâtiments adjacents, donc il faut être vigilants ».
Comme souvent à Marseille, la solidarité s’est organisée. De nombreuses associations de parents d’élèves du quartier et des habitants se sont mobilisés pour proposer hébergement, vêtements et aide psychologique aux personnes évacuées par précaution d’immeubles environnants. « Marseille fait bloc, Marseille fait face », a estimé, lundi matin, le député LFI des Bouches-du-Rhône Manuel Bompard.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a confirmé, dimanche, un bilan provisoire de six personnes hospitalisées, mais « aucune entre la vie et la mort », alors qu’il pourrait y avoir, ce jour-là, « entre quatre et dix victimes sous les décombres ».
Benoît Payan, le maire de Marseille, a refusé le parallèle avec la catastrophe de la rue d’Aubagne, indiquant que les immeubles qui se sont écroulés n’étaient pas en état d’insalubrité, un témoignage confirmé par plusieurs riverains en attendant le début de l’enquête
«Le gaz fait partie bien évidemment des pistes » pouvant expliquer la déflagration « d’une extrême violence », que les caméras de surveillance ont filmée à 00h46, a toutefois fait savoir la procureure. « On a très vite senti une forte odeur de gaz, qui est restée et qu’on a encore sentie ce matin », a indiqué Savera Mosnier, une habitante d’une rue proche.
La procureur a dit dimanche soir qu’il était « à cette heure impossible d’indiquer quelles sont les causes de (l') explosion » qui a soufflé cet immeuble de quatre étages. Selon elle, l’expert judiciaire n’a pas encore pu accéder au site, encore très dangereux et où les secours continuent les opérations de recherche.
Ce dimanche, une grue est en action et les pompiers œuvrent parfois à la pioche dans les décombres. Beaucoup de fumée était encore visible dimanche soir à côté d’un amas de gravats, a constaté un photographe de l’AFP depuis un immeuble en hauteur du quartier.
Pendant des heures, les pompiers mont mené une course contre la montre pour éteindre un incendie sous les gravats qui empêche chiens et secouristes de rechercher d’éventuels survivants. La chute du numéro 17 a entraîné quelques heures plus tard l’effondrement du 15, mais les habitants de ce dernier immeuble avaient tous été évacués. Cinq personnes avaient été blessées dans ce bâtiment.
Après une déflagration violente dans la nuit de samedi à dimanche, l’immeuble du 17 rue de Tivoli, proche d’un quartier marseillais connu pour ses cafés et restaurants, s’est écroulé. Deux immeubles contigus ont été endommagés, dont l’un s’est effondré dans les heures suivant le drame. Le second menace également de tomber.