Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue mardi en France, journée interprofessionnelle de mobilisation et de grèves pour des hausses de salaires et contre les réquisitions de grévistes dans les raffineries. 107.000 personnes selon la police, « près de 300.000 » selon la CGT, ont défilé dans les villes de l'Hexagone. Des incidents sont survenus en fin de journée, avec quelques vitrines brisées et des affrontements. Dans le cortège parisien, le photographe syrien Zakaria Abdelkafi a été blessé à la suite d'une charge policière. Retour, en images, sur la mobilisation en France.
Réalisation : Olivier JUSZCZAK
Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue mardi en France, journée interprofessionnelle de mobilisation et de grèves pour des hausses de salaires. Au total, 107.000 personnes ont manifesté selon l’Intérieur, « près de 300.000 » selon la CGT, organisatrice avec FO, Solidaires, la FSU et les organisations de jeunesse Fidl, MNL, Unef et la Vie lycéenne.
Lors de la précédente journée du même type, la CGT avait dénombré moins de participants (250.000) mais l’Intérieur davantage (118.500).
A Marseille, 2.200 personnes ont manifesté selon la police, qui a compté 2.000 participants à Martigues.
Des lycées ont été bloqués, notamment à Paris. Le ministère de l’Education a recensé 22,94 % de grévistes dans les lycées professionnels mobilisés contre la réforme prévue du secteur, contre 5,67 % en général.
Ils étaient entre 2.100 (police) et 7.000 (CGT) à Bordeaux. Et, selon la police, 3.650 au Havre, 1.800 à Montpellier, 2.200 à Lyon et 2.700 à Lille (photo), 2.600 à Rennes.
A Nantes, la CGT a recensé 4.000 participants, et des mobilisations ont aussi eu lieu à Toulouse, Bastia ou Ajaccio.
La revendication principale était la hausse des salaires dans un contexte d’inflation.
Mais l’inaction climatique a aussi été abordée : « Si le climat était une banque il serait déjà sauvé », à Lille.
«49-3 degrés ça va chauffer pour les cols roulés », toujours à Lille.
Entre 1.100 (police) et 1.300 (syndicats) personnes ont défilé à Strasbourg. Ici, Dijon.
Dans les transports, la grève a été modérément suivie à la RATP et n’a pas entraîné de problèmes majeurs à la SNCF, malgré des retards et annulations sur certaines lignes.
A Paris, le cortège - de plus de 70.000 manifestants selon la CGT, 13.000 selon la police - s’est élancé derrière une banderole appelant à des augmentations de salaires et au « respect du droit de grève ».
Le député LFI François Ruffin a dégusté le traditionnel sandwich merguez dans le cortège.
Le numéro un de la CGT Philippe Martinez a plaidé pour « un plan Orsec » sur les salaires et promis « des suites » à ce mouvement, jugé « plus fort » que lors de la dernière journée d’action du 29 septembre.
Dans la fonction publique d’Etat, 5,04 % de grévistes ont été recensés.
Des incidents sont survenus en fin de journée, avec quelques vitrines brisées et des affrontements, notamment à coups de projectiles, entre des manifestants vêtus de noir et les forces de l’ordre.
«Très peu de débordements », et au total « onze interpellations », selon le préfet de police de Paris Laurent Nunez sur BFM TV. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, a fait état sur Twitter de « huit agents légèrement blessés ».
La CGT a elle déploré six blessés à la suite d’une « charge policière ».
Un membre du service d’ordre a eu une « plaie ouverte » à la tête après un coup de matraque, selon un responsable du service d’ordre.
Dans le cortège parisien, le photojournaliste syrien Zakaria Abdelkafi a été blessé à la suite d’une autre charge des forces de l’ordre.