En images : Le décès de Mahsa Amini déclenche des manifestations en Iran
REBELLION•Mahsa Amini, âgée de 22 ans, a été arrêtée le 13 septembre à Téhéran, pour « port de vêtements inappropriés » par la police des mœurs. Son décès suspect a lancé une vague de manifestations dans le paysO.J. avec AFP
Trois personnes ont été tuées durant des manifestations au Kurdistan iranien déclenchées samedi par la mort d'une jeune femme détenue par la police des moeurs, a annoncé mardi un responsable. Mahsa Amini, âgée de 22 ans et originaire de la région du Kurdistan (nord-ouest), a été arrêtée le 13 septembre à Téhéran où elle était en visite avec sa famille, pour « port de vêtements inappropriés » par la police des mœurs. Le décès de la jeune femme a suscité une vague de colère en Iran, où des manifestations ont éclaté samedi au Kurdistan, puis à Téhéran et dans d'autres régions d'Iran.
Réalisation : Olivier JUSZCZAK
En Iran, se couvrir les cheveux est obligatoire en public. La police des mœurs interdit en outre aux femmes de porter des manteaux courts au-dessus du genou, des pantalons serrés et des jeans troués ainsi que des tenues de couleurs vives, entre autres.
Mahsa Amini, âgée de 22 ans et originaire de la région du Kurdistan (nord-ouest), a été arrêtée par la police des mœurs le 13 septembre à Téhéran où elle était en visite avec sa famille, pour « port de vêtements inappropriés ».
C’est une unité chargée de faire respecter le code vestimentaire strict de la République islamique d’Iran pour les femmes.
Masha Amini est tombée dans le coma après son arrestation et est décédée le 16 septembre à l’hôpital, selon la télévision d’Etat et sa famille.
Des militants affirment qu’elle a souffert d’une blessure à la tête alors qu’elle était en détention. La police iranienne a rejeté ces accusations et une enquête a été ouverte.
Le décès de la jeune femme a suscité une vague de colère en Iran, où des manifestations ont éclaté samedi au Kurdistan, puis à Téhéran et dans d’autres régions d’Iran.
Face à la colère provoquée par cette mort, le représentant du guide suprême Ali Khamenei au Kurdistan, Abdolreza Pourzahabi, s’est rendu lundi au domicile familial de Masha Amini, selon l’agence Tasnim.
A l’étranger, la Haute Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme par intérim, Nada Al-Nashif, a exprimé « son inquiétude face à la mort en détention de Mahsa Amini (…) et à la réaction violente des forces de sécurité aux manifestations qui ont suivi ».
«La mort tragique de Mahsa Amini et les allégations de torture et de mauvais traitements doivent faire l'objet d'une enquête rapide, impartiale et efficace par une autorité compétente indépendante (...) », a-t-elle ajouté.
La mort de la jeune femme a aussi provoqué des critiques de hauts responsables iraniens contre la police des mœurs, connue officiellement sous le nom de Gasht-e Ershad, ou « patrouille d'orientation ».
De nombreux cinéastes, artistes, personnalités sportives, politiques et religieuses ont exprimé leur colère sur les réseaux sociaux après la mort de la jeune femme.
Mardi, le gouverneur du Kurdistan, Ismail Zarei Koosha, cité par l’agence de presse Fars, a fait état de « trois morts » lors des manifestations dans différentes localités de la province, sans préciser de date.