En images : La bataille contre le gel dans les vignobles français
NUIt blanche•La nuit de dimanche à lundi a enregistré les températures les plus froides pour un mois d'avril depuis 1947O.J. avec AFP
Jeudi, Météo-France émettait une alerte neige et verglas pour tout le week-end dans un premier temps.
Cette alerte faisait redouter aux agriculteurs l'arrivée d'un gel meurtrier pour les jeunes pousses.
Paille, bougies, hélices, les viticulteurs, durement touchés par le gel tardif l'an dernier, préparaient leur arsenal pour affronter la vague de froid.
Jean Castex avait promis dimanche d'aider les agriculteurs touchés par le gel, en demandant au ministre de l'Agriculture de mobiliser « dès le début de semaine » le dispositif des « calamités agricoles ».
La nuit de dimanche à lundi a été la plus froide depuis 1947, selon Météo-France.
«Il y a beaucoup de régions touchées comme la Dordogne, la Bourgogne, l'Alsace, le Centre-Val de Loire, le Lot-et-Garonne, le Maine-et-Loire », a précisé Christiane Lambert.
La présidente du premier syndicat agricole français, la FNSEA, indiquait lundi matin que le gel avait « tapé dur » dans la nuit et aurait des conséquences « très graves » car de nombreuses régions avaient été touchées par des températures à -5 degrés.
Les dégâts dans les vignes de Bourgogne, dus au gel printanier survenu dans la nuit de dimanche à lundi, semblaient « limités ». Mais « rien n'est gagné », soulignait M. Vincent, un viticulteur à Puligny-Montrachet, « je suit très inquiet, car nous ne sommes que début avril. En 2016, le gel était survenu le 27 avril et on avait perdu 80% de la récolte ».
Dans la vigne bordelaise, le président du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux Bernard Farges, craignait « un impact du niveau de 2021 », tout en estimant que « les vignes les moins avancées » avaient été « épargnées ».
En moyenne, en France, les températures dimanche étaient de six degrés au-dessous de la moyenne de saison, selon Météo-France.
Une vague d'air polaire venue de Scandinavie a favorisé les gels nocturnes, surtout lorsque le ciel était dégagé.
La taille tardive adoptée par beaucoup de viticulteurs cette année comme « moyen de lutte passive » contre le gel a pu servir de protection à certains.
L'an dernier, après un épisode exceptionnel de gel en avril, les récoltes d'abricots, de cerises et de poires avaient été amputées de moitié par rapport à la moyenne des cinq années précédentes, selon le service statistiques du ministère de l’Agriculture.
La production viticole avait aussi reculé à un « niveau historiquement bas »: -19 % sur un an et -14 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années.