Guerre en Ukraine : Les civils ukrainiens en exode, en résistance ou terrés dans des caves
CONFLIT•Plus de 500.000 personnes ont quitté l'Ukraine pour se réfugier dans plusieurs pays limitrophes depuis le déclenchement de l'offensive russeO.J. avec AFP
Face à la guerre qui s'étend en Ukraine, des organisations internationales à Paris réclament la mise en place d' « un accès humanitaire inconditionnel » pour porter secours aux civils, blessés ou réfugiés. Depuis l'invasion de leur pays par la Russie le 24 février, plus d'un demi-million d'Ukrainiens ont afflué dans des pays frontaliers, selon le dernier recensement de l'ONU publié ce lundi. D'autres Ukrainiens ont choisi de rester et de prendre les armes, ou de fabriquer des cocktails Molotov pour participer à la résistance face aux Russes. Le point en images.
Réalisation : Olivier JUSZCZAK
Vladimir Poutine a lancé jeudi 24 février une invasion de l'Ukraine, avec frappes aériennes et pénétration de forces terrestres.
A Kiev, les profondes stations du métro datant de l'époque soviétique ont été transformées en abris anti-aérien.
L'Organisation mondiale de la santé s'est dite « profondément inquiète » pour les civils en Ukraine face à l'invasion russe.
A Kiev, les civils se sont terrés dans des caves pour se mettre à l'abri des bombes russes.
Pour les habitants de la capitale qui ont choisi de ne pas évacuer, passé le choc, l'esprit de résistance s'installe.
Pour limiter la progression les forces russes dans la capitale - dont certaines agiraient selon Kiev sous couvert, habillées en civil, en ambulances ou même en uniformes de soldats ukrainiens - des consignes ont été données aux habitants.
La mairie de Kiev a annoncé samedi un couvre-feu strict jusqu'à lundi 08H00. Plus aucun magasin n'était ouvert. Sortir de chez soi était en théorie interdit.
Le bilan du conflit jusqu'ici reste incertain. L'Ukraine a fait état de quelque 200 civils et des dizaines de militaires tués depuis jeudi. Parmi les victimes, 16 enfants.
«Nous demandons aux citoyens de nous informer des mouvements ennemis, faites des cocktails molotov, neutralisez l'occupant ! », a lancé dans un message le ministère ukrainien de la Défense aux habitants de la ville.
«Un tiers de gazole, deux tiers d'essence », une mèche en chiffon « et boom ! », explique un volontaire dédié à la préparation des cocktails Molotov.
Sur Facebook et dans les médias, le ministère de la Défense ukrainien multipliait les appels à l'enrôlement d'urgence dans ces brigades de « défense territoriale », une institution créée en 2015 pour aider l'armée régulière. Désormais, il suffit d'avoir entre 18 et 60 ans et un passeport pour s'enrôler.
Plus de 500.000 personnes ont quitté l'Ukraine pour se réfugier dans plusieurs pays limitrophes depuis le déclenchement de l'offensive russe.
L'Union européenne a dit s'attendre à plus de sept millions de personnes déplacées.
En train bondés, en voiture et parfois à pied avec de maigres bagages, femmes et enfants essentiellement - les hommes en âge de se battre n'ont pas le droit de quitter l'Ukraine - sont pris en charge une fois la frontière traversée.
On comptait 32.517 réfugiés arrivés en Roumanie selon le HCR ce lundi.
Deux camps ont été mis en place, un à Sighetu, vide pour l'instant, et l’autre à Siret, dont la quarantaine d'occupants doit être transférée vers des centres d'accueil. La Hongrie, la Moldavie, la Slovaquie ont aussi mis en place une politique d'accueil.
La Pologne, qui a déclaré son soutien indéfectible à l'Ukraine, accueille de très loin le plus grand nombre de réfugiés qui arrivent en flot continu depuis le début de l'invasion russe.
Quelque 281.000 personnes ont trouvé refuge en Pologne, selon ce dernier décompte.
Avant cette crise, la Pologne abritait déjà environ 1,5 million d'Ukrainiens venus, pour la plupart, travailler dans ce pays membre de l'Union européenne.
Au cinquième jour de la guerre en Ukraine, Kiev reste selon les autorités ukrainiennes « l'objectif principal » des forces russes, qui ont aussi bombardé violemment la deuxième ville du pays, Kharkiv, tuant onze civils, selon les autorités régionales. Dans la capitale, les civils profitaient de la fin du couvre-feu lundi matin pour faire quelques provisions.