Qui est Philippine Lavrey, star de l'ombre des Enfoirés ?
MUSIQUE•Philippine Lavrey, coach répétitrice pour Les Enfoirés, sera « dans l’ombre » lors du show diffusé ce vendredi soir sur TF1. Mais elle sera présente sur toutes les plateformes musicales avec la sortie de son premier single solo « Tomber en amour »Elise Martin
L'essentiel
- Âgée de 27 ans, Philippine Lavrey est une autrice-compositrice-instrumentiste originaire du Havre.
- Elle s’est fait connaître du grand public lorsqu’elle a participé à l’émission « The Voice », en 2016.
- Depuis, elle est reconnue dans le milieu et a enchaîné les premières parties de grands artistes français. Elle est également coach répétitrice pour les Enfoirés depuis six ans.
- Ce vendredi, elle n’apparaîtra pas lors de la diffusion du show sur TF1 mais sort son premier single « Tomber en amour » sur toutes les plateformes.
Elle a fait l’unanimité lors du premier concert - de cinq heures - des Enfoirés à Lyon le 12 janvier dernier à Lyon. D’abord, par les tonnerres d’applaudissements dans la salle à chacune de ses reprises lors des interludes. Puis, sur les réseaux sociaux, où certains estiment qu’elle est même « la révélation des Enfoirés 2023 ». Mais ce vendredi soir, lors de la diffusion du show sur TF1, Philippine Lavrey passera inaperçue. « Je suis la fille de l’ombre », lâche-t-elle. Depuis six ans, elle sert « de voix témoin » et de médiatrice entre la production, les artistes et l’orchestre. « Ça ne me dérange pas d’avoir cette place pour le spectacle », dit-elle sans cacher qu’elle « adorerait faire partie de la troupe ».
Mais comment cette artiste peut coacher des chanteurs aux carrières aussi longues que son âge (27) ? Elle sait tout faire. A 6 ans, elle a appris le piano, seule « parce qu’on [lui] a offert l’instrument à Noël ». Même histoire à 13 ans, pour la guitare. Et avant ça, elle savait déjà faire de l’accordéon et des percussions, baignée dans le rythme à travers sa mère, elle-même accordéoniste. Pareil pour le chant. Philippine n’a jamais pris de cours. « J’aime la liberté d’être autodidacte », confie-t-elle. Et elle compose aussi.
« Avant, je ne voulais surtout pas en faire mon métier »
Sa spécialité, ce sont les chansons françaises. Avec sa voix au grain folk, son peps et ce talent d’instrumentiste, elle se place désormais comme « une chanteuse à l’avenir très prometteur ». Une histoire qui aurait pu ne jamais s’écrire et rester au Havre, d’où elle vient, s’il n’y avait pas eu « The Voice ». « Avant de participer, je ne voulais surtout pas faire de la musique ou tenter d’en vivre, raconte-t-elle. Pour moi, c’était voué à l’échec, j’allais être déçue. J’avais surtout peur de me faire du mal et de ne pas y arriver. »
L’émission a « changé [sa] vision du métier ». « Je m’imaginais un monde de requins, lâche-t-elle. Grâce à « The Voice », j’ai compris que le métier d’artiste était finalement un énorme terrain de jeux et que c’était à moi de choisir avec qui travailler. » Alors âgée de 20 ans, Philippine s’entoure de chanteurs et musiciens « avant même d’avoir des contacts professionnels » et enchaîne les open mic pour se faire connaître à Paris. Elle progresse, fait des chansons et rencontre Patrick Fiori.
Les rencontres décisives
Avec Théo - ancien candidat « The Voice » –, la jeune artiste fait les premières parties de l’interprète des Dix commandements avec un album de reprises des années 1970. Mais « la rencontre décisive », comme elle le dit, c’est M. Pokora. « J’ai remporté le #MPPlanetchallenge, explique-t-elle. Les équipes de Matt Pokora m’ont proposé six dates, qui se sont transformées en vingt-sept ! ». Elle est aujourd’hui coproduite par « ce monsieur » ainsi que Warner Music. Cette dernière lui a aussi permis une rencontre marquante. Celle de Benson Boone, également produit par Warner mais aux Etats-Unis. L’Américain de 20 ans s’est fait connaître pour son titre Ghost town et a revisité son morceau In the stars avec l’aide de l’autrice-compositrice française.
Reconnue dans le milieu - elle part encore pour faire les premières parties dans la tournée de Jenifer –, elle gagne également en notoriété auprès du public. Près de 80.000 personnes la suivent sur Instagram et quasiment 50.000 sur TikTok. « J’adore les réseaux sociaux, confie-t-elle. J’aime m’en servir pour communiquer avec les gens. C’est aussi une vitrine incroyable pour partager ce qu’on fait. Et créer du contenu différent. »
« Je suis vouée à la scène »
Pour elle, c’est un outil qui permet « de se réinventer » pour « ne pas rester sur ses acquis ». Elle l’utilise alors pour faire des reprises - la dernière étant Flowers de Miley Cyrus. « Les cover sont un moyen incroyable pour enrichir l’artistique », estime la chanteuse. Elle assure cependant « toujours poster » en restant elle-même. Et ce, pour une raison simple : « Je suis vouée à la scène, c’est-à-dire à la vraie vie. Je n’ai pas envie que les gens soient déçus quand ils viennent me voir en concert. »
C’est ainsi qu’elle se distingue, en plus de ses compositions « organiques ». « C’est de la pop folk, parce que je pars de ce que je fais au piano ou à la guitare, mais avec beaucoup de voix ». Pour savoir ce que ça donne, rendez-vous ce vendredi. Pas avec Les Enfoirés donc, mais sur les plateformes d’écoute en ligne. Philippine Lavrey sort enfin de l’ombre. Et seule, avec son premier single Tomber en amour. « J’espère que les gens vont l’apprécier et que ce titre leur fera un câlin dans les oreilles », lance-t-elle avec beaucoup d’excitation.