VIDEO. The Avener: «Je veux faire de Nice le Berlin français» (et il y a «encore du boulot»)
INTERVIEW•Entretien avec le DJ niçois qui vient d'être recruté par Christian Estrosi pour travailler au « développement des musiques actuelles » dans la capitale azuréenne...Fabien Binacchi
L'essentiel
- Le Dj niçois The Avener, 31 ans, a prévu de sortir son deuxième album dans le courant du dernier trimestre, cette année.
- Il devrait comprendre beaucoup plus de compositions nouvelles que le précédent, consacré à des « reworks ».
- Parallèlement, l’Azuréen a été recruté par la ville de Nice pour faire évoluer la politique consacrée aux musiques actuelles.
Il remplit des salles à travers le monde avec, déjà, une Victoire de la musique dans ses valises. Quatre ans après son premier succès aussi soudain qu’il n’était presque plus espéré, le DJ niçois The Avener (Tristan Casara à la ville), 31 ans, termine l’écriture de son deuxième album.
En même temps qu’il planche sur un autre projet. Celui qui vient de mixer la compilation We go deep saison 4 (96 musique), « pour mettre en avant de jeunes talents », va aussi travailler bénévolement au « développement des musiques actuelles » pour le compte de la ville de Nice.
Pourquoi accepter cette mission ?
Quand j’avais 14, 15 ans et que je découvrais la musique électro, il y avait peu de structures, peu d’écoles, peu d’endroits ou l’on pouvait vivre cette passion.
J’ai plein d’idées pour que cela change. J’ai envie de permettre à tous ces jeunes, dont j’ai fait partie, d’avoir les outils nécessaires à leurs créations.
Quelles pourraient être les premières mesures ?
A Nice, il y a un grand vivier de créatifs et un très beau conservatoire de région. Mais il manque encore cette flamme pour animer les passions. Il faut donner l’envie.
Je pense qu’on a un cadre magnifique pour inviter des artistes en résidences, en leur demandant en contrepartie d’animer des master class et d’intervenir dans des classes. Feder ou M83, ils sont de la région, ils pourraient être les premiers ambassadeurs de ce projet. Je lance un appel [rires].
On pourrait aussi créer un espace polyvalent consacré aux musiques actuelles et organiser des scènes tremplins. Je vais rédiger un rapport d’ici à l’année prochaine pour que Nice devienne le Berlin français. Il y a encore de la marge mais on peut y arriver.
Où en es-tu de l’écriture de ton deuxième album ?
Ca fait presque deux ans que j’y travaille et il devrait sortir avant la fin de l’année. Il sera très différent. Il a fallu avaler le succès du premier. J’avais été beaucoup critiqué sur mes reworks.
Là, ils ne représenteront que 20 % de l’album [dont un morceau de Bob Dylan, à paraître le 2 mars] et je proposerai 80 % de mes propres morceaux. J’en ai 60 qui sont prêts, il va falloir faire un choix. L’appréhension de me livrer autant est maximum.
Comment composes-tu un morceau ?
Ca part toujours d’une mélodie au piano que j’enregistre sur mon téléphone ou mon iPad. Derrière, je passe dans mon studio [qu’il vient de déménager d’un petit village du moyen pays niçois aux collines de Nice] et je réenregistre en numériques.
A cette étape, j’écris tous les instruments que j’imagine et je fais appel à des musiciens pour rejouer tout le morceau. Je veux absolument ajouter une surcouche acoustique à tous mes titres. Je veux que cet album soit encore électro et organique.
As-tu des collaborations en vue ?
J’ai pas mal d’atomes crochus avec Matthieu Chedid. C’est un artiste absolument complet. Il a toujours envie d’innover, de proposer de nouvelles choses. On va certainement faire quelque chose ensemble.
Il y a aussi des artistes internationaux avec qui nous discutons. Puis, j’ai collaboré avec Rick Nowels [qui a écrit des titres pour Madonna et Lana Del Rey notamment] sur deux chansons, qui ont une vocation a être chantées par deux grands chanteurs américains et qui devraient être aussi sur mon deuxième album.