MUSIQUEVous l'ignorez encore mais vos playlists n'attendent que ces chansons...

VIDEO. Sanremo 2018: Mettez à jour vos playlists, «20 Minutes» a sélectionné les meilleures chansons du festival italien

MUSIQUEAlors que le 68e festival de Sanremo (Italie) s'achève dans la nuit de samedi à dimanche, passage en revue des chansons en compétition qui se démarquent...
Fabien Randanne

Fabien Randanne

De notre envoyé spécial à Sanremo (Italie)

La Solitudine de Laura Pausini, L’Italiano de Toto Cutugno, Sarà perché ti amo des Ricchi e Poveri… Vous avez sans doute dansé ou fredonné en yaourt ces tubes. Leur point commun : ils ont tous été en lice au Festival de la chanson italienne de Sanremo. Une institution dans le paysage musical transalpin qui transforme en succès nationaux presque tous les morceaux sélectionnés. Ainsi, parmi les cinq titres les plus téléchargés sur iTunes en Italie, quatre sont issus du concours, et la majorité s’est trouvé une place dans le Top 30. Il n’empêche que cela fait un bon moment qu’aucune ballade ou morceau plus dansant mis en lumière par ce rendez-vous phare de la variété italienne n’a pas traversé les Alpes et atteint les oreilles françaises.

La faute, peut-être à l’absence de stratégie des maisons de disques ou à un manque de curiosité du public français qui, entre YouTube et les plateformes de streaming n’a plus vraiment d’excuse pour ne pas écouter ce qui se fait chez ses voisins. Et en aura encore moins après que 20 Minutes lui aura mâché le travail en sélectionnant les morceaux les plus intéressants de ce Sanremo 2018.

Avant toute chose, que nous dit ce festival de la production musicale italienne actuelle ? « Les chansons sont surtout représentatives de l’univers de chaque artiste, entame Cristiana Zappoli, journaliste pour les titres des éditions Kore. Les "grands noms" comme Tiziano Ferro ou Laura Pausini ne participent pas la compétition, ils n’en ont pas besoin. Ils viennent comme invités. »

Les artistes qui concourent sont cependant « tous connus du public italien », assure la journaliste. On y croise des candidates passées par des télécrochets, comme Noemi ou Annalisa, des gloires ayant commencé leur carrière il y a plus longtemps et qui ont eu des hauts et des bas, comme Barbarossa, mais aussi des groupes comme Lo Stato Sociale qui avait jusque-là un public de niche. « Concourir à Sanremo pour eux sera clairement un tremplin, assure Cristiana Zappoli. Une semaine de Sanremo équivaut à trois mois de promo normale : c’est la promesse d’une grande exposition médiatique, de nombreuses interviews… Même ceux qui ne suivent pas l’événement finissent par être au courant de ce qu’il s’y passe, des chansons en lice, etc. »

Résultat : Una vita in vacanze (« Une vie en vacances »), le morceau de Lo Stato Sociale est l’un des plus plébiscités de la compétition. La version studio de cet hymne au farniente et à la paresse est néanmoins meilleure que les prestations live où on ne sait pas très bien si les faussetés du chanteur sont dues à son attitude nonchalante ou à des capacités vocales limitées (on penche pour la deuxième option).

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L’attention portée sur leur performance doit aussi beaucoup à la danseuse octogénaire que son partenaire fait voltiger comme une plume lors du dernier refrain. Il n’empêche, avec ses violons et ses sonorités pop, la chanson est efficace et a tout à fait sa place sur la playlist qui vous amène sur le chemin du boulot.

Pour l’émotion, penchez-vous sur Non mi avete fatto niente (« Vous ne m’avez rien fait »), du duo Ermal Meta et Francesco Moro (le duo a été créé pour l’occasion, ils chantent habituellement en solo). Le texte évoque les récents attentats terroristes - dont ceux survenus à Paris et Nice - et diffuse un message pacifiste que les sonorités de la langue italienne rendent particulièrement prenant.

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Amateurs et amatrices de chanteuses à voix, vous pouvez compter sur la solide prestation d’Annalisa qui en est à sa quatrième participation depuis 2013, avec Il mondo prima di te (« Le monde avant toi ») une chanson d’amour - qu’elle a cosignée - comme les Italiens les affectionnent.

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Moins grand public, mais typiquement italienne, la chanson Passame er sale (« Passe-moi le sel ») est bien moins triviale que son titre ne le laisse envisager. Luca Barbarossa interprète en dialecte romain (donc si vous n’êtes pas italophone, dites-vous que tous les Italiens ne pigent pas tout non plus) l’histoire de la vie d’un couple avec son quotidien, ses aléas et bien sûr, l’amour. Un morceau beaucoup plus séduisant qu’anachronique.

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En plus des vingt chansons de la catégorie « Big/Campioni » dont sont extraites les cinq citées ci-dessus et qui se disputeront la victoire ce samedi soir en direct sur la Rai 1, huit autres concourraient dans la sélection secondaire mais non négligeable des Nuove Proposte, les talents émergents. D’ailleurs, hormis un improbable morceau sur le subjonctif interprété par Lorenzo Baglioni, toutes sont des plus recommandables.

Ultimo est le grand gagnant de cette catégorie « jeunes » puisqu’il a décroché le premier prix pour Il ballo delle incertezze (« Le bal des incertitudes »), évoquant une jeunesse en perte de repères. Si le morceau de ce chanteur de 22 ans commence comme une ballade typiquement italienne, l’irruption du rap dans la seconde partie pimente le mélange et lui apporte une vraie modernité.

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Derrière son pseudo intriguant (que l’on traduirait en Mirkoetlechien), Mirkoeilcane est le chouchou des journalistes puisqu’il a remporté largement (devant Ultimo) le prix de la Critique. Stiamo tutti bene (« Nous allons tous bien ») oscille entre slam et chant pour raconter du point de vue d’un enfant migrant la tragédie d’un naufrage.

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Eva, elle, s’inscrit dans la lignée des chanteuses transalpines dont les accents rauques dans la voix charment les oreilles. Cette candidate passée par X Factor - elle était tatoueuse professionnelle avant de se lancer dans une carrière musicale - tient très bien son Cosa ti salverà.

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