Retenez bien son nom. Cette madone-là n’a rien à faire à Lourdes ou Rome. Madonna est une jeune chanteuse américaine qui s’apprête à sortir un nouvel album que le critique musical de 20 Minutes a pu écouter en avant-première, à New York. Récit.

A peine fatigué par le jet-lag (décalage horaire en anglais, ndlr), j’arrive à New York sous la pluie d’automne. Je me balade dans Central Park avec mon parapluie pour profiter des frondaisons orangées, me reposer un peu et faire le plein de poésie avant l’épreuve : écouter le nouvel album de la chanteuse à la mode. Du moins d’après sa maison de disques, Warner, et son label Sire Records.

Deux tubes en puissance

Direction le studio Power Station où nous attend Nile Rodgers, producteur de l’album qui a visiblement cédé à l’appel des dollars en acceptant de travailler pour Madonna. L’ex-bassiste de Chic souhaite rééditer son exploit réaliser avec l’album de Diana Ross. Mais avec Madonna, chanteuse aux origines italiennes, le défi est de taille. Nous débutons donc l’écoute de ce nouvel album, Like a Virgin.

Sur des musiques dance frivoles, la chanteuse à la voix haut perchée annone des refrains sans intérêt. Deux chansons très accrocheuses sortent malgré tout du lot. Et, allez savoir pourquoi, nous restent en tête presque malgré nous. Alors que nous déambulions sur Madison Avenue pour se changer les idées, il s’avère impossible de ne pas siffloter les airs de Material Girl et la chanson Like a Virgin.

Une star est presque née

Mais ce n’est pas seulement grâce à ces refrains « catchy », comme disent les Américains, que Madonna pourrait se faire une place au soleil mais plutôt grâce au parfum de scandale qu’elle traîne derrière elle. Avec son look extravagant (la jeune femme se croit maline à porter ses sous-vêtements affriolants sur ses vêtements plutôt qu’en dessous) et son attitude provocatrice (impossible de lui faire cracher son chewing-gum, même lors de l’interview), Madonna pourrait devenir une icône de la jeune génération.

Like a Virgin est une chanson ouvertement érotique mais pas complètement stupide et qui présente plusieurs niveaux de lecture. Et malgré l’idéologie matérialiste qu’elle trimballe avec elle (que de breloques autour de ses poignets !), Madonna semble dénoncer le culte des apparences dans Material Girl. Moins écervelée qu’il n’y paraît de prime abord, Madonna porte un discours sur la quête d’identité et de liberté des femmes.

Et à New-York, déjà, se murmure que Madonna est la star que de nombreuses jeunes femmes attendaient : sûre d'elle, confiante et à l'aise dans sa sexualité, provocatrice non pas pour exister mais pour militer. Le Frenchie revient conquis.